Le Sahara occidental est le théâtre d’une des crises de réfugiés les plus anciennes mais aussi les plus méconnues de l’histoire contemporaine. Aujourd’hui, 40 ans après le déclenchement de cette crise, le Conseil de Sécurité de l’ONU est sur le point de discuter du sort de ces femmes et hommes ordinaires, qui attendent dans des camps au milieu du désert.Dans les camps de réfugiés, la pression monte, explique l’Organisation de développement Oxfam dans un nouveau rapport.
« La dernière colonie d’Afrique » est une expression souvent utiliséepour le Sahara occidental. Situé entre l’océan Atlantique, le Maroc et la Mauritanie, le Sahara occidental est officiellement selon l’ONU un « territoire-non-autonome en cours de décolonisation ».En 1975, l’Espagne se retire de sa colonie du Sahara occidental. La mainmise du Maroc sur le territoire déclenche un conflit armé avec les populations autochtones, unies sous la bannière du Front Polisario. Un conflit toujours nonrésolu à ce jour. Si le mur de Berlin et la barrière de séparationisraélienne sont célèbres, la berme de sable de 2.700km de long construite par le gouvernement marocain pour diviser le territoire du Sahara occidental est moins connue. En 1991, la MINURSO, mission des NationsUnies, est établie pour faire respecter le cessez-le-feu et organiser un référendum sur l’autodétermination des populations. A ce jour, aucun référendum n’a été organisé et les perspectives d’avenir des Sahraouis s’assombrissent.
Pris entre deux feux, les réfugiés sahraouis se sont installés de l’autre côté de la frontière algérienne où ils attendent dans des camps de pouvoir un jour rentrer chez eux, depuis maintenant 40 ans. Oxfam leur apporte de l’aide humanitaire dans ces camps de réfugiés et relaye leurs voix au niveauinternational depuis les années 1970. L’organisation internationale publie aujourd’hui un nouveau rapport intitulé « 40 ans d’exil », à l’occasion du triste quarantième anniversaire de la crise. Il met l’accent sur l’impact humanitaire et humain de la crise. Liesbeth Goossens, Chargée de plaidoyer humanitaire d’Oxfam sur le Sahara occidental :
« Nous parlons ici de générations entières qui grandissent et vieillissent dans des camps de réfugiés. Si les ONG arrivent à répondre à leurs besoins de base en terme de nourriture, d’eau et de soins de santé, survivre avec de l’aide d’urgence depuis des décennies a eu un grave impact sur la vie de ces hommes et de ces femmes. Essayez de vous imaginer manger les mêmes neuf aliments jour après jour pendant des décennies. Ça les maintient en vie, mais toute une série de maladies chroniques se développent : diabète, hypertension, anémie...»
Contrairement à d’autres réfugiés dans le monde, de nombreux sahraouis ont eu l’opportunité de faire des études supérieures, formant ainsi une population jeune remarquablement bien éduquée et conscientisée.
« Depuis que l’organisation d’un référendum a été annoncée en 1991, chaque famillesahraouie a une valise chez elle, prête pour le grand retour. Des milliers de valises qui prennent la poussière. La jeunesse est de plus en plus impatiente de reprendre sa vie en main et la communauté internationale néglige leur situation. La pression monte dans les camps »,ajoute Liesbeth Goossens.
Aujourd’hui, le Conseil de Sécurité de l’ONU va discuter du mandat de la MINURSO à NewYork. Même si les parties au conflit ont la responsabilité première de parvenir à une solution durable à la crise, on ne peut éluder le devoir de la communauté internationale de faire en sorte que le droit international soit respecté. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour garantir une vie digne à cette population et mettre fin à cette crise de façon définitive. Ceci est d'autant plus important tenant compte du contexte sécuritaire instable dans la région. Quarante ans après le début de la crise, le statu quo devient insupportable pour les réfugiés. Leur voix doit désormaisêtre entendue.
C’est pourquoi Oxfam demande à ce que le Conseil de Sécurité de l’ONU:
- définisse un cadre clair et soutienne activement le travail de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU dans les négociations pour une solution durable dans le cadre du droit international.
- ouvre au public les discussions de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU et de son représentant spécial dans un esprit de transparence de l’information.
- étudie l’organisation d’une réunion où des sahraouis seraient amenés à exprimer leurs opinions auConseil de Sécurité de l’ONU, afin de rendre visible l’impact humain du conflit.
- garantisse que la MINURSO soit capable de remplir sa fonction de maintien de la paix, qui comporte le monitoring, l’évaluation et le rapportage sur les développements locaux au niveau du Territoire du Sahara occidental et des camps de réfugiés au Sud-Ouest de l’Algérie.
Notes aux rédactions
- Téléchargez le rapport complet « 40 ans d’exil »
- Les témoignages de deux jeunes sahraouis sont disponibles ci-joint
- Des photos en haute définition des camps de réfugiés et des réfugiés via ce lien: http://wordsandpictures.oxfamsol.be/?c=314&k=1e9bb32481
- Des interviews peuvent être organisées avec le personnel d’Oxfam et des représentants des réfugiés dans les camps
Contact
Wouter Fransen, wfr@oxfamsol.be +32 479 67 28 28
- Téléchargez le rapport complet « 40 ans d’exil »
- Les témoignages de deux jeunes sahraouis sont disponibles ci-joint
- Des photos en haute définition des camps de réfugiés et des réfugiés via ce lien: http://wordsandpictures.oxfamsol.be/?c=314&k=1e9bb32481
- Des interviews peuvent être organisées avec le personnel d’Oxfam et des représentants des réfugiés dans les camps
Wouter Fransen, wfr@oxfamsol.be +32 479 67 28 28