2016 est l’année la plus chaude jamais enregistrée de notre histoire, et un épisode El Niño particulièrement puissant met plus de 60 millions de personnes à la merci de chocs climatiques imprévisibles. Dans ce contexte, alors que s’ouvre la conférence des Nations unies sur le climat à Bonn, en Allemagne, Oxfam souligne qu’il est plus urgent que jamais d’aider les communautés à s’adapter au changement climatique.
Les populations vivant dans la pauvreté sont plus sensibles aux effets du changement climatique, tels que les fortes sécheresses, les mauvaises récoltes, les pénuries alimentaires, les inondations et les maladies. Les agricultrices et agriculteurs paysans du monde se trouvent déjà confrontés à ces effets, mais sont abandonnés à eux-mêmes. Dans son nouveau rapport intitulé « Un goût d’inachevé », Oxfam explique que l’accord de Paris ne garantit en rien que les pays pauvres recevront le soutien financier dont ils ont besoin pour pouvoir financer leurs mesures d’adaptation au changement climatique, comme la mise en place de systèmes de défense contre les inondations et l’adoption de cultures résistantes à la sécheresse.
Selon un rapport publié par l’ONU cette semaine, le coût de l’adaptation des pays en développement pourrait atteindre 500 milliards de dollars par an d’ici à 2050.
Certes l’accord de Paris prévoit une augmentation des financements afin de donner à ces pays les moyens de mettre en œuvre de tels projets, mais il n’indique pas de montant ni de délai précis. Rien non plus sur la façon de comptabiliser et de mobiliser ces fonds. Oxfam engage les négociatrices et négociateurs réunis cette semaine à inscrire ce point au premier rang des priorités pour la COP22 qui se tiendra au Maroc, en novembre. Lors de ce prochain rendez-vous, les ministres devront apporter des réponses claires à ces questions non résolues.
« Cette question ne peut plus être bottée en touche, insiste Tracy Carty, spécialiste du changement climatique chez Oxfam. Nous savons depuis des années que le déficit de financement pour l’adaptation se creuse. Nous avons donc été consternés de voir que l’accord de Paris ne réglait pas le problème. À Bonn, les pays devront s’engager de manière précise à augmenter le financement de l’adaptation et à consacrer ces fonds supplémentaires à soutenir les agricultrices et agriculteurs en première ligne de la crise climatique. Nous pouvons déjà voir le prix de cette carence : des dizaines de millions de personnes dans le monde seront confrontées à la faim et à la pauvreté du fait des sécheresses et des mauvaises récoltes causées par El Niño. »
En 2009, les pays riches se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 afin d’aider les pauvres pauvres à s’adapter au changement climatique et à réduire leurs émissions de carbone. Selon les estimations actuelles, seulement 16 % de ces fonds sont consacrés à des projets d’adaptation. Pour Oxfam, ce chiffre doit atteindre au moins 35 % d’ici à 2020 et il doit s’agir de dons et d’autres formes de financement qui n’endetteront pas les pays. Puis cette proportion devra passer à 50 %, à l’horizon 2025.
Notes aux rédactions
Télécharger le rapport « Un goût d’inachevé » ici.
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Simon Hernandez-Arthur, États-Unis : +1 (585) 503 4568 / Simon.Hernandez-Arthur@oxfaminternational.org
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