En amont de la prochaine réunion des ministres des Finances à Bruxelles qui devrait se tenir le lundi 10 juillet, plus de 50 personnalités du secteur financier se déclarent en faveur d’une taxe européenne sur les transactions financières (TTF). Dans une lettre ouverte aux ministres européens, ces professionnels de la finance affirment que la TTF réduira l’instabilité financière et permettra d’importantes rentrées dans les caisses publiques.
Les ministres des Finances de dix pays européens, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique et l’Espagne, devraient à nouveau se pencher sur la question de la TTF lors de leur réunion à Bruxelles la semaine prochaine. Après des années de négociation, un accord est proche.
52 éminentes personnalités du secteur mondial de la finance ont signé la lettre ouverte, notamment : Lord Adair Turner, ancien président de l’Autorité des services financiers (Royaume-Uni) ; Avinash Persaud, président d’Intelligence Capital Limited et ancien directeur du service de recherche Monnaies et Matières premières de JP Morgan (Royaume-Uni) ; Dr William Barclay, ancien vice-président de la Planification et du Développement à la Bourse de Chicago (États-Unis) ; Luc Bomans, ancien vice-président de JP Morgan et ancien directeur général d’Euroclear Securities Clearing System (Belgique) ; Dirk Müller, expert financier et ancien agent de change (Francfort, Allemagne) ; Gunther Capelle-Blancard, membre du Conseil scientifique de l’Autorité des marchés financiers (France) ; Luca Mattiazzi, directeur général d’Etica Sgr (Italie) ; et Andrew Sheng, ancien président de la Securities and Futures Commission (Hong Kong).
Dans leur lettre, ces professionnels de la finance préconisent l’instauration d’une modique taxe sur des transactions financières comme l’achat et la vente d’actions et de produits dérivés. Ils font valoir qu’une telle taxe contribuera à dissuader le trading à très court terme et à haut risque qui a conduit au crash de 2008. Ils soulignent en outre que cette taxe dite « Robin des bois » générera de nouvelles recettes fiscales conséquentes, qui pourront être investies dans la santé et l’éducation en Europe, ainsi que dans la lutte contre la pauvreté et le changement climatique à travers le monde. On estime que la TTF européenne pourrait rapporter 22 milliards d’euros par an, soit plus que l’ensemble des sommes consacrées par l’Union européenne à soutenir l’agriculture en France, en Allemagne et en Italie.
La lettre signale que de plus en plus d’éléments indiquent que la TTF pourrait stimuler la croissance économique et dément que cette taxe risquerait de rendre plus difficile aux pays européens d’inciter les sociétés financières à quitter Londres après le Brexit.
Avinash Persaud, président d’Intelligence Capital Limited et ancien directeur du service de recherche Monnaies et Matières premières de JP Morgan (Royaume-Uni), qui a signé la lettre : « Les arguments du secteur financier contre une taxe sur les transactions financières ne tiennent pas. La TTF ne nuira pas aux investissements ni à la croissance économique. Au contraire, elle réduira les comportements à risque qui ont provoqué la crise financière de 2008. »
Pour Max Lawson, responsable du plaidoyer sur les inégalités pour Oxfam et porte-parole de la coalition pour une Taxe Robin des Bois européenne, qui a coordonné cette lettre : « Le message de ces personnalités du secteur européen de la finance est clair : une taxe sur les transactions financières est justifiée sur le plan économique et doit être mise en place sans attendre. »
« Les ministres des Finances doivent impérativement définir un calendrier qui leur permettra de parvenir à un accord d’ici à la fin juillet. Chaque jour de retard coûte aux citoyennes et citoyens européens un manque à gagner fiscal de 60 millions d’euros. Aucun problème technique n’entrave la conclusion d’un accord. C’est simplement une question de volonté politique », ajoute Max Lawson.
La taxe Robin des bois bénéficie d’un large soutien en Europe : 73 % des personnes interrogées en France, et 61 % en Belgique et en Slovénie, ont affirmé être en faveur de cette taxe. Le secteur financier mène cependant un lobbying acharné pour convaincre les gouvernements d’abandonner cette initiative. La décision finale a déjà été ajournée à deux reprises. Depuis le dernier report d’un accord définitif, en décembre 2016, 12 milliards d’euros auraient pu être mobilisés au profit des populations, en Europe et dans le monde.
Plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud, Hong Kong, Singapour, la Suisse et l’Inde, ont déjà mis en œuvre des taxes sur les transactions financières, qui ont généré des milliards de dollars de recettes chaque année.
Notes aux rédactions
La lettre et la liste complète des signataires sont disponibles ci-dessous.
Dix pays européens négocient actuellement une taxe européenne sur les transactions financières : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal, la Slovaquie et la Slovénie.
La Commission européenne estime que le TTF permettra de générer 22 milliards d’euros par an.
En 2015, les dépenses de l’Union européenne dans le secteur agricole se montaient à 9,03 milliards d’euros en France, 5,47 milliards en Italie et 6,04 milliards en Allemagne
Des sondages ont été réalisés en France, en Belgique et en Slovénie au mois d’août 2016 par le bureau d’études de marché en ligne Research Now. En France, 71 % des 1 030 personnes interrogées étaient d’accord ou tout à fait d’accord sur la nécessité de limiter la spéculation financière à l’aide d’une taxe sur les transactions financières et 73 % estimaient qu’une contribution constructive de la France aux négociations sur la TTF est importante pour en garantir le succès. En Belgique et en Slovénie, 61 % des 1 000 personnes interrogées étaient d’accord ou tout à fait d’accord sur la pertinence que leur pays mettre en œuvre la TTF avec des partenaires européens.
La coalition pour une Taxe Robin des bois européenne est une alliance de syndicats, de groupes confessionnels, d’organisations de développement et de défense de l’environnement, ainsi que d’associations caritatives nationales de toute l’Europe.
LETTRE DE PROFESSIONNELS DU SECTEUR FINANCIER AUX CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT DES 10 PAYS EUROPÉENS TRAVAILLANT À L’INSTAURATION D’UNE TAXE SUR LES TRANSACTIONS FINANCIÈRES
Chancelier Christian Kern, AUTRICHE
Premier ministre Charles Michel, BELGIQUE
Président Emmanuel Macron, FRANCE
Chancelière Angela Merkel, ALLEMAGNE
Premier ministre Alexis Tsipras, GRÈCE
Premier ministre Paolo Gentiloni, ITALIE
Premier ministre António Costa, PORTUGAL
Premier ministre Robert Fico, SLOVAQUIE
Président du Gouvernement Miro Cerar, SLOVÉNIE
Premier ministre Mariano Rajoy, ESPAGNE
Mesdames, Messieurs les chefs d’État et de gouvernement,
Fortes et forts d’une connaissance de première main et d’une grande expérience du secteur financier, nous vous engageons instamment à instaurer des taxes sur les transactions financières (TTF). Ces taxes rééquilibreront les marchés financiers en rompant avec la mentalité court-termiste qui a contribué à leur instabilité dans nos pays. Elles pourraient en outre générer des recettes conséquentes.
Au cours des dernières décennies, l’activité des marchés financiers a considérablement augmenté et la valeur des transactions est désormais 70 fois plus importante que l’économie réelle mondiale. Les marchés financiers ont avant tout pour rôle de mobiliser les investissements, de répartir les ressources efficacement et de réduire les risques. Cependant, une majeure partie de l’activité financière n’y contribue pas. À titre d’exemple, le trading haute fréquence effectué par des automates alloue les ressources sur la base d’algorithmes informatiques visant le profit à très court terme et il est avéré qu’il draine les liquidités en période de tensions, au moment même où on en a le plus besoin. L’application de TTF, d’un taux de 1 % sur chaque opération par exemple, découragera la spéculation à court terme, tout en ayant une incidence négligeable sur les investissements à long terme.
Certains craignent que les TTF ne nuisent à la croissance. Mais de plus en plus d’éléments indiquent qu’en réduisant la volatilité, en injectant des liquidités à long terme et en mobilisant des recettes indispensables, elles auraient un effet global nettement positif. Des détracteurs ont également prétexté, à tort, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pour retarder ou suspendre les négociations sur les TTF afin d’inciter les sociétés financières londoniennes à s’installer en Europe continentale. En tant que professionnels du secteur, nous pouvons vous assurer que ces sociétés baseront leur décision de déménager ou non sur toute une série de facteurs indépendants d’une taxe européenne sur les transactions financières, d’autant plus que le Royaume-Uni applique déjà une taxe sur les opérations boursières.
Les TTF ont fait leurs preuves. De nombreux pays, y compris ceux qui présentent des marchés à fort potentiel et en pleine croissance, tels que le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud, Hong Kong, Singapour, la Suisse et l’Inde, appliquent actuellement des TTF à des catégories d’actifs spécifiques, qui génèrent des milliards de dollars de recettes par an. De nouvelles TTF, comme celles que vos dix pays s’apprêtent à instaurer, offrent réellement la possibilité de réhabiliter le rôle du secteur financier, tout en générant des recettes substantielles pour les populations dans le besoin de nos pays ou des pays les plus pauvres du monde.
Nous vous engageons, pour les raisons de stabilité, de résilience et de recettes présentées ci-dessus, à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour mener à bien les négociations sur les TTF, afin que celles-ci puissent être mises en œuvre dans les plus brefs délais. Nous en avons la conviction : c’est une occasion à ne pas rater.
Nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de notre profond respect.
Dr. Wilfried Stadler, ancien CEO, Investkredit Bank (Autriche)
Benoît Lallemand, ancien Senior Internal Consultant et Service Excellence Manager, Euroclear Bank SA (Belgique)
Luc Bomans, ancien vice-président de JP Morgan, et ancien CEO d’Euroclear Securities Clearing System (Belgique)
Marc Bellis, ancien directeur Corporate, Institutional and Public Banking chez Fortis (Belgique)
Robert Thys, ancien directeur des Affaires internationales, NYSE Euronext Paris (Belgique)
Bernard Bayot, président de NewB, directeur du Réseau Financité et ancien président du European Financial Inclusion Network (EFIN) (Belgique)
Prof. Eric De Keuleneer, professeur de finance à l’Université Libre de Bruxelles et administrateur-délégué de Credibe (anciennement l’Office Central de Crédit Hypothécaire) (Belgique)
Lars Pehrson, directeur général, Merkur Andelskasse (Merkur Cooperative Bank) (Danemark)
Jean-Louis Bancel, président, Crédit Coopératif (France)
Rainer Geiger, ancien directeur adjoint, Affaires financières et des entreprises, OCDE (France)
Stéphane Voisin, analyste financier (France)
Gunther Capelle-Blancard, membre du Conseil scientifique de l’Autorité des marchés financiers, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur adjoint du Centre d’économie de la Sorbonne (France)
Bernd Kloth, administrateur, Pax-Bank eG (Allemagne)
Dirk Müller, expert financier et ancien agent de change, Francfort (Allemagne)
Dr. Klaus Schraudner, président du conseil d’administration, Pax-Bank eG (Allemagne)
Klaus Euler, président du conseil d’administration, Ethik bank (Allemagne)
Matthias Lehnert, directeur général, Oikocredit (Allemagne)
Prof. Dr. Max Otte, gérant de fonds d’investissement, économiste (Allemagne)
Richard Boeger, directeur général, Bank für Kirche und Caritas eG (Allemagne)
Thomas Jorberg, Executive Board Spokesman, GLS Gemeinschaftsbank eG (Allemagne)
Prof. Dr. Rainer Lenz, professeur de finance à l’Université de Sciences appliquées, Bielefeld (Allemagne)
Andrea Baranes, président, Fondation Banque éthique (Italie)
Luca Mattiazzi, directeur général, Etica Sgr (Italie)
Ugo Biggeri, président, Banca Popolare Etica (Italie)
Giulio Romani, secrétaire général, FIRST CISL, (Italie)
Agostino Megale, secrétaire général, FISAC-CGIL (Italie)
Massimo Masi, secrétaire général, UILCA (Italie)
Prof. Dr. Marc Chesney, professeur de finance, Université de Zurich (Suisse)
Lord Adair Turner, ancien président de la Financial Services Authority (Royaume-Uni)
Alastair Constance, directeur général, Ethical Currency Limited (Royaume-Uni)
Avinash Persaud, président d’Intelligence Capital Limited et d’Elara Capital PLC, ancien directeur du service Currency and Commodity Research de JP Morgan (Royaume-Uni)
Dr. Paul Wilmott, propriétaire du magazine Wilmott et du portail sur la finance quantitative wilmott.com, ancien associé chez Caissa Capital (Royaume-Uni)
Prof. Stephany Griffith-Jones, directrice du Programme sur les marchés financiers pour l’Initiative pour le dialogue politique à l’Université de Columbia, ancienne directrice du département Crédit pour le secteur public à la Banque centrale du Chili, et analyste Amérique latine chez Barclays Bank (Royaume-Uni)
Raj Thamotheram, fondateur et coprésident de Preventable Surprises, ancien président du Network for Sustainable Financial Markets, et ancien Director of Responsible Investment pour AXA Investment Managers (Royaume-Uni)
Rev. Iain May, BSc MBA BD, ancien Senior Manager RBS et Head of Planning Strategy, AIB Bank, et actuel président de la Castle Community Bank (Royaume-Uni)
Sony Kapoor, directeur général de Re-Define, chercheur invité au FMI et ancien trader de produits dérivés (Royaume-Uni)
Andrew Sheng, ancien président de la Securities and Futures Commission (Hong Kong)
Rob Johnson, président de l’Institute for New Economic Thinking, maître de conférences au Roosevelt Institute, ancien directeur général du Soros Fund Management et ancien économiste en chef de la Commission bancaire du Sénat (États-Unis)
Amy Domini, administratrice, The Sustainability Group of Loring, Wolcott & Coolidge (États-Unis)
Doug Cliggott, professeur à la University of Massachusetts-Amherst, et ancien directeur général et U.S. Equity Strategist de JP Morgan (États-Unis)
Dr. Hazel Henderson, présidente d’Ethical Markets Media, et ancienne membre du Conseil consultatif du Calvert Social Investment Fund (États-Unis)
Dr. William Barclay, ancien Senior Vice President, Planning and Development à la Bourse de Chicago (États-Unis)
John Harrington, PDG, Harrington Investments, Inc. (États-Unis)
Leo Hindery, Jr., associé gérant chez InterMedia Partners, LP, un fonds privé pour le financement des médias (États-Unis)
Leslie Christian, Senior Investment Adviser, NorthStar Asset Management Inc. (États-Unis)
Lief Doerring, Senior Principal Development Specialist, DAI Global (États-Unis)
Prof. Lynn A. Stout, professeure émérite en droit des sociétés et des affaires au Clarke Business Law Institute, de la Cornell Law School, et membre du Conseil d’administration du CFA (Chartered Financial Analyst) Institute (États-Unis)
Richard Eskow, ancien président de HEI, une filiale de l’American International Group (AIG), et conseiller en gestion du risque (États-Unis)
Julie Goodridge, CEO, NorthStar Asset Management, Inc. (États-Unis)
Robert Zevin, président, Zevin Asset Management (États-Unis)
Marshall Auerback, Global Portfolio Strategist, Madison Street Partners LLC (États-Unis)
Adam Kanzer, Managing Director et General Counsel, Domini Social Investments, LLC (États-Unis)
Contact
Anna Ratcliff, +44 7796993288 or anna.ratcliff@oxfam.org
La lettre et la liste complète des signataires sont disponibles ci-dessous.
Dix pays européens négocient actuellement une taxe européenne sur les transactions financières : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, le Portugal, la Slovaquie et la Slovénie.
La Commission européenne estime que le TTF permettra de générer 22 milliards d’euros par an.
En 2015, les dépenses de l’Union européenne dans le secteur agricole se montaient à 9,03 milliards d’euros en France, 5,47 milliards en Italie et 6,04 milliards en Allemagne
Des sondages ont été réalisés en France, en Belgique et en Slovénie au mois d’août 2016 par le bureau d’études de marché en ligne Research Now. En France, 71 % des 1 030 personnes interrogées étaient d’accord ou tout à fait d’accord sur la nécessité de limiter la spéculation financière à l’aide d’une taxe sur les transactions financières et 73 % estimaient qu’une contribution constructive de la France aux négociations sur la TTF est importante pour en garantir le succès. En Belgique et en Slovénie, 61 % des 1 000 personnes interrogées étaient d’accord ou tout à fait d’accord sur la pertinence que leur pays mettre en œuvre la TTF avec des partenaires européens.
La coalition pour une Taxe Robin des bois européenne est une alliance de syndicats, de groupes confessionnels, d’organisations de développement et de défense de l’environnement, ainsi que d’associations caritatives nationales de toute l’Europe.
LETTRE DE PROFESSIONNELS DU SECTEUR FINANCIER AUX CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT DES 10 PAYS EUROPÉENS TRAVAILLANT À L’INSTAURATION D’UNE TAXE SUR LES TRANSACTIONS FINANCIÈRES
Chancelier Christian Kern, AUTRICHE
Premier ministre Charles Michel, BELGIQUE
Président Emmanuel Macron, FRANCE
Chancelière Angela Merkel, ALLEMAGNE
Premier ministre Alexis Tsipras, GRÈCE
Premier ministre Paolo Gentiloni, ITALIE
Premier ministre António Costa, PORTUGAL
Premier ministre Robert Fico, SLOVAQUIE
Président du Gouvernement Miro Cerar, SLOVÉNIE
Premier ministre Mariano Rajoy, ESPAGNE
Mesdames, Messieurs les chefs d’État et de gouvernement,
Fortes et forts d’une connaissance de première main et d’une grande expérience du secteur financier, nous vous engageons instamment à instaurer des taxes sur les transactions financières (TTF). Ces taxes rééquilibreront les marchés financiers en rompant avec la mentalité court-termiste qui a contribué à leur instabilité dans nos pays. Elles pourraient en outre générer des recettes conséquentes.
Au cours des dernières décennies, l’activité des marchés financiers a considérablement augmenté et la valeur des transactions est désormais 70 fois plus importante que l’économie réelle mondiale. Les marchés financiers ont avant tout pour rôle de mobiliser les investissements, de répartir les ressources efficacement et de réduire les risques. Cependant, une majeure partie de l’activité financière n’y contribue pas. À titre d’exemple, le trading haute fréquence effectué par des automates alloue les ressources sur la base d’algorithmes informatiques visant le profit à très court terme et il est avéré qu’il draine les liquidités en période de tensions, au moment même où on en a le plus besoin. L’application de TTF, d’un taux de 1 % sur chaque opération par exemple, découragera la spéculation à court terme, tout en ayant une incidence négligeable sur les investissements à long terme.
Certains craignent que les TTF ne nuisent à la croissance. Mais de plus en plus d’éléments indiquent qu’en réduisant la volatilité, en injectant des liquidités à long terme et en mobilisant des recettes indispensables, elles auraient un effet global nettement positif. Des détracteurs ont également prétexté, à tort, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pour retarder ou suspendre les négociations sur les TTF afin d’inciter les sociétés financières londoniennes à s’installer en Europe continentale. En tant que professionnels du secteur, nous pouvons vous assurer que ces sociétés baseront leur décision de déménager ou non sur toute une série de facteurs indépendants d’une taxe européenne sur les transactions financières, d’autant plus que le Royaume-Uni applique déjà une taxe sur les opérations boursières.
Les TTF ont fait leurs preuves. De nombreux pays, y compris ceux qui présentent des marchés à fort potentiel et en pleine croissance, tels que le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud, Hong Kong, Singapour, la Suisse et l’Inde, appliquent actuellement des TTF à des catégories d’actifs spécifiques, qui génèrent des milliards de dollars de recettes par an. De nouvelles TTF, comme celles que vos dix pays s’apprêtent à instaurer, offrent réellement la possibilité de réhabiliter le rôle du secteur financier, tout en générant des recettes substantielles pour les populations dans le besoin de nos pays ou des pays les plus pauvres du monde.
Nous vous engageons, pour les raisons de stabilité, de résilience et de recettes présentées ci-dessus, à faire tout ce qui est en votre pouvoir pour mener à bien les négociations sur les TTF, afin que celles-ci puissent être mises en œuvre dans les plus brefs délais. Nous en avons la conviction : c’est une occasion à ne pas rater.
Nous vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de notre profond respect.
Dr. Wilfried Stadler, ancien CEO, Investkredit Bank (Autriche)
Benoît Lallemand, ancien Senior Internal Consultant et Service Excellence Manager, Euroclear Bank SA (Belgique)
Luc Bomans, ancien vice-président de JP Morgan, et ancien CEO d’Euroclear Securities Clearing System (Belgique)
Marc Bellis, ancien directeur Corporate, Institutional and Public Banking chez Fortis (Belgique)
Robert Thys, ancien directeur des Affaires internationales, NYSE Euronext Paris (Belgique)
Bernard Bayot, président de NewB, directeur du Réseau Financité et ancien président du European Financial Inclusion Network (EFIN) (Belgique)
Prof. Eric De Keuleneer, professeur de finance à l’Université Libre de Bruxelles et administrateur-délégué de Credibe (anciennement l’Office Central de Crédit Hypothécaire) (Belgique)
Lars Pehrson, directeur général, Merkur Andelskasse (Merkur Cooperative Bank) (Danemark)
Jean-Louis Bancel, président, Crédit Coopératif (France)
Rainer Geiger, ancien directeur adjoint, Affaires financières et des entreprises, OCDE (France)
Stéphane Voisin, analyste financier (France)
Gunther Capelle-Blancard, membre du Conseil scientifique de l’Autorité des marchés financiers, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur adjoint du Centre d’économie de la Sorbonne (France)
Bernd Kloth, administrateur, Pax-Bank eG (Allemagne)
Dirk Müller, expert financier et ancien agent de change, Francfort (Allemagne)
Dr. Klaus Schraudner, président du conseil d’administration, Pax-Bank eG (Allemagne)
Klaus Euler, président du conseil d’administration, Ethik bank (Allemagne)
Matthias Lehnert, directeur général, Oikocredit (Allemagne)
Prof. Dr. Max Otte, gérant de fonds d’investissement, économiste (Allemagne)
Richard Boeger, directeur général, Bank für Kirche und Caritas eG (Allemagne)
Thomas Jorberg, Executive Board Spokesman, GLS Gemeinschaftsbank eG (Allemagne)
Prof. Dr. Rainer Lenz, professeur de finance à l’Université de Sciences appliquées, Bielefeld (Allemagne)
Andrea Baranes, président, Fondation Banque éthique (Italie)
Luca Mattiazzi, directeur général, Etica Sgr (Italie)
Ugo Biggeri, président, Banca Popolare Etica (Italie)
Giulio Romani, secrétaire général, FIRST CISL, (Italie)
Agostino Megale, secrétaire général, FISAC-CGIL (Italie)
Massimo Masi, secrétaire général, UILCA (Italie)
Prof. Dr. Marc Chesney, professeur de finance, Université de Zurich (Suisse)
Lord Adair Turner, ancien président de la Financial Services Authority (Royaume-Uni)
Alastair Constance, directeur général, Ethical Currency Limited (Royaume-Uni)
Avinash Persaud, président d’Intelligence Capital Limited et d’Elara Capital PLC, ancien directeur du service Currency and Commodity Research de JP Morgan (Royaume-Uni)
Dr. Paul Wilmott, propriétaire du magazine Wilmott et du portail sur la finance quantitative wilmott.com, ancien associé chez Caissa Capital (Royaume-Uni)
Prof. Stephany Griffith-Jones, directrice du Programme sur les marchés financiers pour l’Initiative pour le dialogue politique à l’Université de Columbia, ancienne directrice du département Crédit pour le secteur public à la Banque centrale du Chili, et analyste Amérique latine chez Barclays Bank (Royaume-Uni)
Raj Thamotheram, fondateur et coprésident de Preventable Surprises, ancien président du Network for Sustainable Financial Markets, et ancien Director of Responsible Investment pour AXA Investment Managers (Royaume-Uni)
Rev. Iain May, BSc MBA BD, ancien Senior Manager RBS et Head of Planning Strategy, AIB Bank, et actuel président de la Castle Community Bank (Royaume-Uni)
Sony Kapoor, directeur général de Re-Define, chercheur invité au FMI et ancien trader de produits dérivés (Royaume-Uni)
Andrew Sheng, ancien président de la Securities and Futures Commission (Hong Kong)
Rob Johnson, président de l’Institute for New Economic Thinking, maître de conférences au Roosevelt Institute, ancien directeur général du Soros Fund Management et ancien économiste en chef de la Commission bancaire du Sénat (États-Unis)
Amy Domini, administratrice, The Sustainability Group of Loring, Wolcott & Coolidge (États-Unis)
Doug Cliggott, professeur à la University of Massachusetts-Amherst, et ancien directeur général et U.S. Equity Strategist de JP Morgan (États-Unis)
Dr. Hazel Henderson, présidente d’Ethical Markets Media, et ancienne membre du Conseil consultatif du Calvert Social Investment Fund (États-Unis)
Dr. William Barclay, ancien Senior Vice President, Planning and Development à la Bourse de Chicago (États-Unis)
John Harrington, PDG, Harrington Investments, Inc. (États-Unis)
Leo Hindery, Jr., associé gérant chez InterMedia Partners, LP, un fonds privé pour le financement des médias (États-Unis)
Leslie Christian, Senior Investment Adviser, NorthStar Asset Management Inc. (États-Unis)
Lief Doerring, Senior Principal Development Specialist, DAI Global (États-Unis)
Prof. Lynn A. Stout, professeure émérite en droit des sociétés et des affaires au Clarke Business Law Institute, de la Cornell Law School, et membre du Conseil d’administration du CFA (Chartered Financial Analyst) Institute (États-Unis)
Richard Eskow, ancien président de HEI, une filiale de l’American International Group (AIG), et conseiller en gestion du risque (États-Unis)
Julie Goodridge, CEO, NorthStar Asset Management, Inc. (États-Unis)
Robert Zevin, président, Zevin Asset Management (États-Unis)
Marshall Auerback, Global Portfolio Strategist, Madison Street Partners LLC (États-Unis)
Adam Kanzer, Managing Director et General Counsel, Domini Social Investments, LLC (États-Unis)
Anna Ratcliff, +44 7796993288 or anna.ratcliff@oxfam.org