Oxfam a signalé aujourd’hui que 43 % des femmes interrogées dans le cadre d’une enquête menée dans cinq pays ont déclaré se sentir plus anxieuses, déprimées, isolées, surmenées ou malades parce qu’elles doivent assumer davantage de tâches non rémunérées en raison de la pandémie de coronavirus.
L’enquête montre que si les hommes ont également assumé davantage de tâches de soins pendant la pandémie, la charge de travail des soins continue de peser de manière disproportionnée sur les femmes, en particulier les femmes issues de minorités ethniques et raciales, celles qui vivent dans la pauvreté et dans des communautés n’ayant pas accès aux infrastructures et services de base. Oxfam met les hommes au défi d’en faire plus à l’approche de la fête des Pères, qui est célébrée ce dimanche dans les pays de l’enquête.
Au total, 6 385 femmes et hommes ont été interrogés plusieurs semaines après le début de cette pandémie qui a touché des millions de personnes et entraîné la fermeture des écoles, des crèches et des services de soutien. Trois enquêtes nationales ont été réalisés aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, ainsi que deux enquêtes dans des communautés urbaines pauvres des Philippines et dans des bidonvilles du Kenya. En voici les résultats.
Plus de la moitié des femmes interrogées ont déclaré passer plus d’heures à des tâches telles que la cuisine, la lessive, le ménage et les soins des enfants et des autres membres de la famille depuis le début de la pandémie.
Plus de la moitié des hommes interrogés ont également déclaré que leur charge de travail non rémunéré en matière de soins avait augmenté, mais le sondage a révélé que les hommes et les femmes ont des opinions très différentes sur l’équité du partage de ce travail. Par exemple, aux États-Unis, deux tiers (66 %) des hommes déclarent qu’ils font la cuisine et le ménage autant ou plus que les femmes, mais seulement un tiers (35 %) des femmes sont d’accord. Avant la pandémie, les femmes effectuaient déjà 12,5 milliards d’heures de soins non rémunérées chaque jour, soit trois fois plus que les hommes.
43 % des 3 558 femmes interrogées ont déclaré souffrir davantage d’anxiété, de dépression, d’un manque de repos et de sommeil ainsi que de maladies physiques en raison de l’augmentation du travail de soins non rémunéré causé par la pandémie.
26 % des femmes interrogées dans les bidonvilles de Nairobi ont déclaré qu’elles étaient physiquement mal en point, qu’elles n’avaient pas pu se reposer suffisamment ou qu’elles se sentaient stressées et anxieuses en raison de l’augmentation de leurs tâches de soins. En Grande-Bretagne, 33 % des femmes ont fait état d’un niveau de stress et d’anxiété plus élevé en raison de l’augmentation de leur charge de travail liée aux soins – ce chiffre passant à 43 % pour les travailleuses essentielles.
Les mères célibataires, les femmes vivant dans la pauvreté et les minorités ethniques et raciales ont signalé la plus forte augmentation du travail de soins non rémunéré.
Dans les communautés urbaines pauvres et marginalisées des Philippines, les mères célibataires et les personnes vivant dans la pauvreté ont déclaré avoir consacré plus de cinq heures de plus par jour à des tâches non rémunérées pendant la pandémie. Aux États-Unis, une moyenne de 75 % des répondant-e-s noir-e-s ou afro-américain-e-s, asiatiques, hispaniques ou latino-américain-e-s ont signalé une augmentation de leur charge de travail quotidienne, contre 57 % des personnes blanches.
Les femmes vivant dans la pauvreté et les minorités ethniques et raciales étaient plus susceptibles de souffrir économiquement de l’augmentation de leurs responsabilités de soins non rémunérées.
42 % des femmes interrogées dans les bidonvilles de Nairobi ont déclaré qu’elles ne pouvaient pas faire leur travail rémunéré habituel en raison de l’augmentation de leurs tâches de soins. Au Canada, les personnes autochtones étaient trois fois plus nombreuses que les personnes blanches à dire qu’elles avaient dû renoncer à chercher un emploi rémunéré en raison de l’augmentation de leurs responsabilités en matière de soins.
Selon Mar Moreno, directrice de la justice de genre chez Oxfam :
« La réalité est que la pandémie aggrave considérablement les inégalités existantes. Si vous êtes une femme – et surtout si vous vivez dans la pauvreté, si vous êtes une mère célibataire ou si vous êtes issue d’une minorité ethnique ou raciale, vous risquez de passer beaucoup plus d’heures par jour à cuisiner, faire le ménage, faire des courses et vous occuper de votre famille, au détriment de votre propre santé et bien-être. »
Les femmes sont responsables d’une charge disproportionnée du travail de soins dans tous les pays du monde en raison d’un manque d’investissement dans les services publics, d’un marché du travail qui ignore les besoins des personnes en matière de soins, et de stéréotypes néfastes qui considèrent les tâches de soins comme un travail réservé aux femmes et moins qualifié ou important qu’un travail rémunéré.
Les femmes vivant dans la pauvreté et celles issues de communautés marginalisées consacrent plus de temps au travail de soins car elles ont moins accès aux appareils ou dispositifs qui permettent d’économiser du temps de travail, aux services publics tels que les soins de santé, ou aux infrastructures telles que l’eau et l’électricité.
Aux États-Unis et au Canada, les familles et les femmes issues de minorités raciales et ethniques sont confrontées à des inégalités socio-économiques liées au racisme structurel, qui rendent plus difficile l’accès aux services de garde d’enfants, de santé et de soutien. Aux États-Unis, les répondant-e-s asiatiques, hispaniques ou latino-américain-e-s, noir-e-s ou afro-américain-e-s ont également déclaré en plus grand nombre vivre avec des personnes âgées ou malades nécessitant régulièrement une aide ou des soins.
« Le coronavirus a mis en évidence l’importance considérable du travail de soins pour veiller à la santé des populations, des sociétés et des économies. Il ne faut pas l’oublier en reconstruisant nos économies après la pandémie », ajoute Mme Moreno.
Elle poursuit : « Les femmes et les hommes doivent travailler ensemble pour remettre en question les normes et les stéréotypes qui empêchent le partage équitable du travail de soins. Les gouvernements ont également un rôle clair à jouer dans la mise en place d’économies féministes plus égalitaires qui soutiennent les hommes et les femmes qui dispensent des soins, en leur octroyant des congés payés de maladie, familiaux et pour raisons médicales, ainsi qu’en investissant dans les services publics. Cela aura des répercussions significatives sur notre bien-être individuel et collectif. »
Notes aux rédactions
Notes aux rédactions
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Les données recueillies sont fondées sur des enquêtes menées auprès de populations représentatives aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Pour les États-Unis, les données ne sont représentatives que pour les électeurs/trices potentiel-le-s. Aux Philippines, l’accent a été mis sur les communautés urbaines et pauvres, et au Kenya, le sondage a été mené dans les bidonvilles de Nairobi.
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Au total, 3 558 femmes et 2 827 hommes ont été interrogés dans les cinq pays.
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Le résumé des données d’enquête dans les 5 pays est disponible ici.
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Les informations sur la méthodologie utilisée pour mener chaque enquête sont disponibles ici.
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Aux États-Unis, l’enquête a été réalisée en partenariat avec Promundo ; au Royaume-Uni, en partenariat avec YouGov ; et aux Philippines, dans le cadre d’une initiative interagences de 21 organisations non gouvernementales internationales et organisations de la société civile, dirigée par Oxfam Philippines, l’UNFPA, CARE, PLAN International, le HCR, l’UNICEF et l’ONU Femmes et approuvée par la Commission des droits de l’homme et le ministère du Service social et du Développement (BARMM).
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La statistique relative aux 33 % de femmes se sentant stressées et anxieuses en Grande-Bretagne provient de YouGov Plc. Une analyse supplémentaire a été effectuée par Oxfam. L’échantillon total était de 1 662 adultes. Le travail sur le terrain a été entrepris les 1er et 2 juin 2020. L’enquête a été réalisée en ligne. Les chiffres ont été pondérés et sont représentatifs de tous les adultes de Grande-Bretagne (âgés de 18 ans et plus).
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Cette recherche s’inscrit dans le cadre de l’initiative WE-Care d’Oxfam, qui vise à rendre le travail de soins plus visible et à le considérer comme un facteur influençant l’égalité entre les sexes. Le programme Women’s Economic Empowerment and Care (WE-Care) travaille depuis 2013 pour relancer les progrès en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et s’attaquer à la charge lourde et inégale du travail de soins et domestique non rémunéré. En reconnaissant, réduisant et redistribuant le travail de soins et domestique non rémunéré, WE-Care promeut une société juste et inclusive où les femmes et les filles ont davantage de choix à chaque étape de leur vie, plus d’opportunités de participer aux activités économiques, sociales et politiques, et où leurs voix sont prises en compte dans les décisions sur les politiques et les budgets à tous les niveaux – en soutenant les femmes et les filles pour qu’elles puissent réaliser tout leur potentiel. WE-Care finance actuellement des projets dans six pays d’Asie du Sud-Est et d’Afrique, en partenariat avec des organisations nationales de défense des droits des femmes, des groupes d’hommes, des groupes de jeunes, des organisations de la société civile ainsi que le secteur privé. Le programme a été soutenu par Unilever et sa marque de lessive Surf, la Fondation William et Flora Hewlett, ainsi que plusieurs autres donateurs. Les méthodologies et les politiques de WE-Care ont été appliquées dans les programmes de développement et d’aide humanitaire d’Oxfam dans plus de 25 pays.
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Le 18 juin 2020, Promundo et Oxfam lancent la campagne #HowICare, un projet international de MenCare: A Global Fatherhood Campaign, une campagne active dans plus de 55 pays qui a pour objectif d’inciter les hommes à combler le fossé dans le domaine du travail de soins. Oxfam et Promundo publient également un document sur les tendances du travail de soins aux États-Unis. Les thèmes de ce document seront mis en évidence dans la campagne, ainsi que des histoires sur la façon dont les hommes et les femmes s’occupent les uns des autres pendant cette période difficile.
Contact
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Michelle D’cruz | +65 8361 8854 | michelle.dcruz@oxfam.org
Notes aux rédactions
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Les données recueillies sont fondées sur des enquêtes menées auprès de populations représentatives aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Pour les États-Unis, les données ne sont représentatives que pour les électeurs/trices potentiel-le-s. Aux Philippines, l’accent a été mis sur les communautés urbaines et pauvres, et au Kenya, le sondage a été mené dans les bidonvilles de Nairobi.
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Au total, 3 558 femmes et 2 827 hommes ont été interrogés dans les cinq pays.
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Le résumé des données d’enquête dans les 5 pays est disponible ici.
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Les informations sur la méthodologie utilisée pour mener chaque enquête sont disponibles ici.
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Aux États-Unis, l’enquête a été réalisée en partenariat avec Promundo ; au Royaume-Uni, en partenariat avec YouGov ; et aux Philippines, dans le cadre d’une initiative interagences de 21 organisations non gouvernementales internationales et organisations de la société civile, dirigée par Oxfam Philippines, l’UNFPA, CARE, PLAN International, le HCR, l’UNICEF et l’ONU Femmes et approuvée par la Commission des droits de l’homme et le ministère du Service social et du Développement (BARMM).
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La statistique relative aux 33 % de femmes se sentant stressées et anxieuses en Grande-Bretagne provient de YouGov Plc. Une analyse supplémentaire a été effectuée par Oxfam. L’échantillon total était de 1 662 adultes. Le travail sur le terrain a été entrepris les 1er et 2 juin 2020. L’enquête a été réalisée en ligne. Les chiffres ont été pondérés et sont représentatifs de tous les adultes de Grande-Bretagne (âgés de 18 ans et plus).
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Cette recherche s’inscrit dans le cadre de l’initiative WE-Care d’Oxfam, qui vise à rendre le travail de soins plus visible et à le considérer comme un facteur influençant l’égalité entre les sexes. Le programme Women’s Economic Empowerment and Care (WE-Care) travaille depuis 2013 pour relancer les progrès en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et s’attaquer à la charge lourde et inégale du travail de soins et domestique non rémunéré. En reconnaissant, réduisant et redistribuant le travail de soins et domestique non rémunéré, WE-Care promeut une société juste et inclusive où les femmes et les filles ont davantage de choix à chaque étape de leur vie, plus d’opportunités de participer aux activités économiques, sociales et politiques, et où leurs voix sont prises en compte dans les décisions sur les politiques et les budgets à tous les niveaux – en soutenant les femmes et les filles pour qu’elles puissent réaliser tout leur potentiel. WE-Care finance actuellement des projets dans six pays d’Asie du Sud-Est et d’Afrique, en partenariat avec des organisations nationales de défense des droits des femmes, des groupes d’hommes, des groupes de jeunes, des organisations de la société civile ainsi que le secteur privé. Le programme a été soutenu par Unilever et sa marque de lessive Surf, la Fondation William et Flora Hewlett, ainsi que plusieurs autres donateurs. Les méthodologies et les politiques de WE-Care ont été appliquées dans les programmes de développement et d’aide humanitaire d’Oxfam dans plus de 25 pays.
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Le 18 juin 2020, Promundo et Oxfam lancent la campagne #HowICare, un projet international de MenCare: A Global Fatherhood Campaign, une campagne active dans plus de 55 pays qui a pour objectif d’inciter les hommes à combler le fossé dans le domaine du travail de soins. Oxfam et Promundo publient également un document sur les tendances du travail de soins aux États-Unis. Les thèmes de ce document seront mis en évidence dans la campagne, ainsi que des histoires sur la façon dont les hommes et les femmes s’occupent les uns des autres pendant cette période difficile.
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