Alors qu’Amal*, 21 ans, explique comment elle a été contrainte d’abandonner l’université pour fuir le conflit en Syrie, son père, Mahmoud*, se met à pleurer. « Nous avions une vie en Syrie », raconte ce Palestinien, assis dans son petit appartement situé dans le camp de réfugiés palestiniens surpeuplé de Chatila, dans la banlieue de Beyrouth, au Liban. « Nous pensions arriver au paradis mais en réalité la vie ici est un enfer. »
Réfugié palestinien en Syrie, Mahmoud a fui le pays en 2012 avec son épouse et sa fille, tandis que ses trois fils sont restés là-bas. Après avoir changé plusieurs fois de domicile au Liban, où les loyers sont élevés, ils ont été contraints, faute de moyens, de s’installer à Chatila, un camp palestinien établi en 1949 dans la banlieue sud de Beyrouth.
D’après la loi libanaise, Mahmoud, autrefois propriétaire d’un commerce, n’est pas autorisé à travailler. Il doit donc aujourd’hui compter sur sa fille pour soutenir la famille. « En Syrie, j’étudiais le commerce à l’université mais désormais je suis la seule source de revenus de ma famille, explique Amal. J’ai un bon niveau scolaire ce qui permet de travailler en donnant des cours particuliers. » La jeune femme est également bénévole auprès de l’association Najdeh, une organisation partenaire d’Oxfam.
Comme Mahmoud et Amal, des réfugiés palestiniens qui ont fui la Syrie se sont installés dans camps établis de longue date où l’aide humanitaire et les possibilités de trouver de quoi vivre sont extrêmement limitées. Oxfam travaille avec des partenaires dans des camps pour apporter un soutien aux réfugiés dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’alimentation, entre autres.
* Les prénoms ont été changés
« Nous pensions arriver au paradis mais en réalité la vie ici est un enfer. »