Le scandale grandissant qui entoure la nouvelle vague d'investissements fonciers
La nouvelle vague de transactions foncières ne correspond pas aux nouveaux investissements agricoles que des millions de personnes attendaient. Les plus démunis sont les plus durement touchés par l'intensification de la concurrence pour les terres. Il ressort des études d'Oxfam que les habitants sont invariablement perdants face aux élites locales et aux investisseurs nationaux ou étrangers, faute de disposer du pouvoir nécessaire pour faire valoir leurs droits de façon efficace ou pour défendre et promouvoir leurs intérêts.
Les entreprises et les gouvernements doivent de toute urgence adopter des mesures visant à améliorer les droits fonciers des personnes qui vivent en situation de pauvreté. Les relations de pouvoir entre investisseurs et communautés locales doivent aussi évoluer si l’on veut que les investissements contribuent à la sécurité alimentaire et aux moyens de subsistance des communautés locales au lieu de leur porter préjudice.
Principales recommandations
- Les droits des communautés affectées par ces accords doivent être respectés et les plaintes traitées. Ceux qui tirent profit de ces acquisitions de terres doivent contribuer à faire en sorte que cela soit le cas.
- Les rapports de force doivent être rééquilibrés en faveur des bénéficiaires de droits locaux et des communautés. Les gouvernements devraient adopter des normes internationales fortes en matière de bonne gouvernance relative aux régimes fonciers et à la gestion des ressources naturelles.
- Les gouvernements des pays hôtes doivent respecter et protéger les droits d'usage des terres existantes et veiller à assurer le respect du principe de consentement libre, informé et préalable, et à ce que les femmes aient les mêmes droits d’accès à et de contrôle de la terre que les hommes.
- Les investisseurs doivent respecter tous les droits d'usage existants sur les terres, veiller au respect du principe de consentement libre, informé et préalable dans tous les accords, et rechercher des alternatives au transfert de droits fonciers des petits producteurs de denrées alimentaires.
- Les organismes financiers et les acheteurs doivent accepter la responsabilité de la chaîne d’approvisionnement dans son ensemble. Ils doivent exiger que toutes les opérations agricoles qu'ils financent ou utilisent en tant que fournisseurs respectent les principes énoncés ci-dessus, et remédient aux problèmes existants.
- Les gouvernements des pays d’origine doivent exiger des sociétés qui investissent à l'étranger qu’elles divulguent pleinement la nature de leurs activités, et veiller à ce que des normes et des garde-fous soient mis en oeuvre pour protéger les petits producteurs de denrées alimentaires et les populations locales, y compris par le biais d’organisations de financement du développement.