Six mois après la résolution du conflit postélectoral qu'a connu la Côte d'Ivoire à la suite des élections présidentielles contestées du 28 novembre 2010, une crise humanitaire aux proportions significatives perdure. Alors que plus de 500 000 personnes déplacées sont retournées dans leur lieu d'origine depuis la fin du conflit en avril, approximativement 450 000 Ivoiriens continuent d'être déplacés, et ont toujours besoin, quelque soit leur situation, d'aide humanitaire et de protection.
Oxfam, le Conseil danois pour les réfugiés (DRC) et Care travaillent en Côte d'Ivoire pour apporter une aide humanitaire aux individus et aux communautés touchés par la crise, qu'ils soient retournés avec alors la nécessité d'appui pour reconstruire leur vie, ou qu'ils soient encore déplacés. Reconnaissant le besoin de prendre en compte les préoccupations des personnes affectées par la crise, cette étude a été menée pour collecter des témoignages afin de mieux formuler la réponse humanitaire de tous les acteurs dans le pays.
Durant les mois de juillet et août 2011, 331 entretiens individuels et 25 groupes de discussion ont été menés avec des personnes retournées et des personnes déplacées de 27 communautés de la région du Moyen-Cavally, à l'ouest de la Côte d'Ivoire. Cela a permis de collecter des informations quant à la perception des personnes affectées par la crise sur leurs besoins humanitaires immédiats, la sécurité et les perspectives pour le futur. Ces informations ont été complétées par une recherche documentaire et des entretiens avec les acteurs humanitaires. La majorité des personnes interrogées étaient des femmes, et les données collectées ont été désagrégées et analysées par genre.
Les résultats présentés dans ce document renvoient l'image d'une région toujours aux prises avec les effets du conflit postélectoral et qui requiert un appui durable dans la période à venir.
Principales recommandations
Les recommandations présentées ci-dessous s'appuient sur les priorités identifiées lors des entretiens avec des personnes déplacées et de retour :
- Assurer une politique de retour responsable et durable pour ceux touchés par le conflit
- Améliorer l’aide humanitaire et fournir une meilleur appui à la relance des moyens de subsistance
- Promouvoir le rétablissement de l’état de droit, appuyer la réconciliation et prévenir de nouvelles flambées de violence et de nouveaux déplacements
Avant tout, il est impératif que tous les acteurs assurent que les retours soient strictement volontaires, non forcés, y compris par le manque d’alternatives, et soient accompagnés de façon à promouvoir des solutions durables à ceux déplacés par le conflit et à ceux qui choisissent de rentrer chez eux.
La responsabilité ultime de la protection des personnes déplacées et de la promotion de solutions durables à leur déplacement incombe au gouvernement de Côte d'Ivoire, cependant les agences des Nations Unies, les donateurs et les ONG jouent un rôle vital à l'appui de ses efforts.