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Seulement 22 % du nombre de camions qui entraient dans Gaza avant le blocus ont été autorisés à entrer la semaine dernière
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Les trois-quarts des dommages causés par l’opération militaire israélienne « Plomb durci » n’ont toujours pas été réparés 17 mois après
Oxfam condamne l’attaque de la flottille humanitaire qui a causé la mort de plusieurs passagers ce lundi et établit un lien entre cette tragédie et l’incapacité d’Israël et de la communauté internationale à mettre fin au blocus auquel la bande de Gaza est soumise depuis trois ans.
« Nous sommes choqués par l’utilisation effroyable de la violence et le meurtre de civils qui a eu lieu lors de l’interception par les forces israéliennes de la flottille de Gaza dans les eaux internationales » a indiqué Jeremy Hobbs, Directeur exécutif d’Oxfam. « Cette tragédie a eu lieu car la communauté internationale n’a pas été en mesure de faire suffisamment pression sur Israël pour mettre fin à la politique paralysante du blocus. Cette flottille n’aurait pas été nécessaire si le blocus israélien n’avait pas affaibli l’économie de Gaza et empêché l’entrée dans le territoire des fournitures humanitaires dont les Gazaouis ont désespérément besoin ».
Contrairement aux déclarations du gouvernement israélien, l’aide humanitaire autorisée à Gaza ne représente qu’une fraction de ce qui est nécessaire pour répondre aux gigantesques besoins d’une population épuisée. Par exemple, Oxfam estime que seuls 631 camions de fournitures humanitaires ont été autorisés par les autorités israéliennes à entrer dans Gaza la semaine dernière. Cela ne représente que 22% de la moyenne hebdomadaire (2 807) des camions entrés à Gaza au cours des cinq premiers mois de 2007, avant qu’Israël n’impose son blocus. Pendant ce temps, quasiment aucune exportation n’a été autorisée à sortir de Gaza.
Malgré un relatif assouplissement de l’entrée de certaines fournitures à Gaza ces derniers mois, l’entrée des principaux produits de première nécessité tels que les matériaux de construction reste limitée en quantité, voire exclue. Par conséquent, les trois-quarts des dommages causés par l’opération militaire israélienne « Plomb durci » n’ont toujours pas été réparés 17 mois après.
Selon les Nations Unies, plus de 60% des familles de Gaza vivent dans l’insécurité alimentaire et sont dépendantes de l’aide alimentaire, et quatre habitants sur cinq sont dépendants de l’aide pour survivre. Les coupures d’électricité sont quotidiennes et le réseau d’eau fonctionne bien en deçà des capacités. Certaines familles nombreuses (jusqu’à 7 personnes) doivent se contenter chaque jour de la quantité d’eau habituellement recommandée pour les besoins d’une seule personne. Des malades ont même trouvé la mort en attendant l’autorisation de se faire soigner en dehors de la bande de Gaza.
Ce nouveau drame frappe au moment où l’on s’apprête à entrer dans la quatrième année de blocus. « Nous condamnons fermement tout assassinat, blessure et détention de passager par Israël et toute utilisation excessive de la force à l’encontre de civils au bord d’un bateau censé porter secours en apportant à Gaza des fournitures et des produits dont les Gazaouis ont besoin quotidiennement » a déclaré Jeremy Hobbs.
« Considérant que le détail des faits demeure peu clair, Oxfam lance un appel pour l’ouverture d’une enquête complète et indépendante en vue de déterminer ce qui s’est passé et afin de s’assurer que chacun rende compte de ses actes» a déclaré Jeremy Hobbs. « L’opération israélienne semble avoir violé un certain nombre de règles de base du droit international. Cela s’ajoute au blocus qui inflige une peine collective à la population, ce qui est illégal au regard du droit international humanitaire » a rajouté M. Hobbs.
L’isolement imposé à 1,5 millions de Gazaouis, qui fragmente la société palestinienne et engendre pauvreté et dé-développement, doit stopper immédiatement, tout comme les attaques des civils des deux côtés. Israël ainsi que la communauté internationale doivent travailler ensemble pour lever immédiatement le blocus en ouvrant entièrement tous les points de passage entre Israël et la bande de Gaza. Ces passages sont équipés de la technologie visant à empêcher la contrebande d’armes.
“Il est temps que les Gazaouis obtiennent plus que de simples promesses et voient leurs droits respectés » conclut Jeremy Hobbs.