Les pays riches ont entre les mains la responsabilité du succès ou de l’échec de la conférence qui s’ouvre ce matin à Copenhague, point culminant de deux années de négociations internationales sur le climat.
En mettant dès 2013 sur la table une somme d’au moins 110 milliards d’euros de financements nouveaux et publics pour aider les pays pauvres à réduire leurs émissions et à s'adapter aux changements climatiques, ils peuvent faire pencher la balance en faveur du succès de la conférence.
« Ces 110 milliards d’euros feront la différence, une goutte d’eau comparée aux 8 400 milliards de dollars du plan de sauvetage des banques. Et pourtant, de nombreux pays tentent grâce à des comptes d’apothicaire de recycler des sommes déjà promises sur d’autres secteurs vitaux comme la santé ou l’éducation » rappelle Romain Benicchio, qui suivra la conférence de Copenhague pour Oxfam.
L’organisation rappelle également que l’ensemble des financements doivent être additionnels aux engagements d’aide publique au développement (APD) qui doivent atteindre 0,7% du RNB des pays riches. Cette aide plafonne pour l’instant à 0,44% pour la France.
« Au-delà des simples effets d’annonces, nous attendons des pays riches, et de la France qui se veut en pointe sur ce combat, qu’ils s’engagent à dégager de nouveaux financements pour leur propre contribution » souligne Romain Benicchio. « Lutter contre le changement climatique n’est pas une question de charité de pays développés vis-à-vis de pays en développement, mais bien le paiement d’une dette écologique. »
L'Union européenne, dont les chefs d'Etat se réunissent à Bruxelles les 10 et 11 décembre, doit montrer l’exemple en tenant ses promesses et en s’engageant sur une contribution précise.
L'UE avait estimé en octobre dernier la part du financement public pour les pays en développement entre 22 et 50 milliards d’euros, sans mentionner quelle serait sa contribution. La Commission européenne avait quant à elle considéré que la contribution de l’UE devrait se chiffrer entre 2 et 15 milliards d’euros par an.
Oxfam International demande qu’un fonds mondial soit créé à hauteur de 110 milliards d’Euros à partir de 2013 et s'élevant à au moins 130 milliards d’Euros en 2020. La part équitable des États-Unis et de l'UE – en s'appuyant sur leur responsabilité historique de la crise climatique et de leur capacité économique à y faire face - s'élève environ à 40 milliards d’euros chacun par année.
« Dans son travail de lutte contre la pauvreté, Oxfam International constate au quotidien les impacts du changement climatique sur les populations les plus pauvres. Les pays riches sous-estiment les réels besoins de milliards de personnes vulnérables et surestiment la patience des pays pauvres qui ont clairement indiqué préférer ne pas obtenir d’accord plutôt qu’un texte au rabais».
Notes aux rédactions
Dans son rapport « Le coût humain du changement climatique » (PDF), Oxfam international prévient que sans actions concrètes et immédiates, les nombreux impacts du changement climatique réduiront à néant 50 ans de lutte contre la pauvreté.
Dans son rapport « Le coût humain du changement climatique » (PDF), Oxfam international prévient que sans actions concrètes et immédiates, les nombreux impacts du changement climatique réduiront à néant 50 ans de lutte contre la pauvreté.