Alors que les négociations à Varsovie se sont achevées au terme d'une quinzaine de jours de farce et de fiasco, Oxfam prévient que seule une mobilisation citoyenne massive pourra venir au secours d’un accord sur le climat.
Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam international, déclare :
« Les négociations de Varsovie sur le climat se sont ouvertes alors que le typhon Haiyan frappait les Philippines. C’est un avertissement de ce que les changements climatiques pourrait signifier pour nous tous, mais les gouvernements semblent à peine l’avoir noté.
« Oxfam s’est retirée des discussions sur le climat de Varsovie car la coupe est pleine. Les engagements ont été bafoués. Les gouvernements ont le pouvoir de sortir de l’impasse : ils agissent en toute insouciance, promeuvent des énergies polluantes, et anéantissent les chances d’assurer la sécurité alimentaire des populations les plus pauvres du monde.
« Le Japon a rejoint le Canada au rang des pays s’asseyant sur leur promesse de réduction d’émissions. L’Australie, les États-Unis et l’Union européenne ont refusé de s’engager sur la manière dont ils mettront en œuvre leur engagement pour accroître les financements climatiques. Les États-Unis, l’Australie, le Japon, le Canada, la Chine, l’Inde, le Brésil et d’autres ont appuyé un nouveau plan d’action sur le climat qui permette aux pays de choisir, chacun, des objectifs faibles de réduction d’émissions.
« Très peu de pays peuvent sortir de ces négociations avec la tête haute. Dans ces négociations, nous avons assisté à une course vers la médiocrité et ce sont les populations les plus pauvres qui y ont le plus à perdre », déplore Winnie Byanyima.
« Il est temps d’appuyer sur le bouton reset. Nous devons prendre des décisions cruciales pour le futur de notre planète, nous reconnecter aux citoyens du monde, et cesser de discuter uniquement derrière des portes closes. Un accord global sur le climat reste le meilleur espoir d’échapper à la catastrophe climatique mais chacun d’entre nous devra se mobiliser dans ce sens. »
Notes aux rédactions
- Financements : les pays riches n’ont pris aucun engagement clair pour augmenter les financements climatiques et atteindre 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 – une promesse faite il y a quatre ans à Copenhague ; aucune date butoir n’a été fixée en ce qui concerne la capitalisation initiale du Fonds vert climat. Varsovie a tout juste secouru le Fonds d’adaptation avec une promesse totale de 100 millions de dollars faite par 8 pays – ceci n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan comparé à ce qui est nécessaire (les coûts d’adaptation sont estimés à environ 11 milliards de dollar par an pour le Nigéria, entre aujourd’hui et 2020.)
- Émissions : Le fossé entre les niveaux d’émissions prévues pour 2020 et le niveau nécessaire pour maintenir le réchauffement en dessous de l’objectif des 2 degrés Celsius se creuse davantage alors que le Japon est revenu sur ses engagements antérieurs de réduction d’émissions. Pour la période après 2020, une feuille de route très vague des étapes à franchir en 2015 pour obtenir un nouvel accord sur le climat a été adoptée. Mais le texte ne met en place presque aucune contrainte afin que les pays diminuent leurs objectifs de réduction d’émissions après 2020 et aucune échéance claire n’est précisée.
- Pertes et dommages : un nouveau mécanisme a été établi afin de couvrir les pertes et dommages liées aux impacts climatiques lorsque les mesures d’adaptation ne permettent plus d’y répondre. Dans les dernières minutes, les Etats-Unis ont forcé les parties aux négociations à placer les pertes et dommages sous les régimes d’adaptation existants. Ils ont ainsi considérablement affaibli le soutien que pourrait apporter un tel mécanisme aux pays en développement. Ces régimes seront révisés lors de la COP22 en 2016.
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Pour plus d’informations, merci de contacter :
- Anna Ratcliff : +44 (0) 7796 993 288 / anna.ratcliff@oxfaminternational.org / @anna_ratcliff1
- Céline Chaveriat : +32 497 422 329
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