Selon Céline Charveriat, directrice internationale des campagnes et du plaidoyer chez Oxfam, certes aucun pays développé ne s’est battu à Doha pour obtenir un engagement collectif qui assure une augmentation des financements publics, mais les États-Unis portent plus particulièrement la responsabilité d’avoir empêché toute avancée sur les questions du financement et de l’indemnisation des préjudices, notamment.
« À leur arrivée à Doha, les pays pauvres étaient dans l’incertitude quant aux financements climat ; ils en sont repartis sans plus de garantie et c’est à peine s’il peuvent encore se raccrocher à une lueur d’espoir.
« Les États-Unis ont effectué un premier versement en guise de financement précoce mais, à Doha, il s’agissait d’honorer le gros de leurs engagements, ce qu’il n’ont pas fait.
« Divisée sur la réduction de 30 % des émissions, le report des crédits d’émissions excédentaires et le financement public de la lutte contre le changement climatique, l’Union européenne n’a pas su donner l’impulsion nécessaire à ces négociations.
« Les sécheresses de cette année au Sahel, aux États-Unis et en Russie ont fait grimper les prix alimentaires et exacerbé la faim dans le monde. Pourtant, au lieu de relever les défis posés par le changement climatique, Doha a paralysé toute action des pays riches pour le climat », a déclaré Céline Charveriat.
Rien dans l’accord de Doha ne garantit que l’on réduira les émissions de gaz à effet de serre. C’est à peine si l’on a parlé de relever les objectifs d’atténuation, bien que les deux dernières conférences des Nations unies sur le climat eussent établi un consensus sur la nette insuffisance des objectifs actuels si l’on veut éviter de dépasser la limite fixée par les gouvernements d’un réchauffement de 2 °C.
La seconde période d’engagement sous le protocole de Kyoto a été adoptée, avec des accords de dernière minute qui ont contribué à combler les lacunes les plus criantes. Il n’en reste pas moins que, si les États sont autorisés à augmenter leurs modestes objectifs de réduction des émissions d’ici à 2014, ils n’en ont pas non plus l’obligation. Des feuilles de route ont été établies dans le cadre de l’accord conclu l’an dernier à Durban pour envisager de nouvelles réductions l’an prochain et, d’ici à 2015, un nouvel accord international qui imposera à tous les pays de réduire les émissions, mais qui n’entrera en vigueur qu’après 2020.
« Une fois de plus, les gouvernements n’ont pas fait le quart de ce qu’il fallait pour réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, se désole Céline Charveriat. La planète brûle, mais nos gouvernements combattent l’incendie avec un arrosoir. »
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