La Banque mondiale doit prévoir des mesures concrètes de lutte contre les inégalités

Publié: 16th avril 2013

Selon Oxfam, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international doivent mettre au placard la théorie désormais caduque de la « percolation » des bienfaits de la croissance économique et devenir les fers de lance de la lutte contre les inégalités s’ils ont vraiment l’intention de mettre fin à l’extrême pauvreté à l’horizon 2030.

L’organisation internationale appelle à des engagements concrets en matière de réduction des inégalités, jugeant d’un flou inquiétant le vœu de « prospérité partagée » formulé par la Banque mondiale. La lutte contre l’extrême pauvreté passe par une répartition plus équitable des ressources à l’échelle tant mondiale que nationale. Selon les calculs d’Oxfam, les revenus de 2012 des cent milliardaires les plus riches du monde, soit 240 milliards de dollars, pourraient permettre d’éradiquer quatre fois l’extrême pauvreté.

Oxfam a lancé son appel à l’approche des Réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI auxquelles devrait être présentée la nouvelle vision de la Banque mondiale en matière de lutte contre la pauvreté et de promotion d’une prospérité partagée. Les avant-projets comportaient l’engagement de réduire le nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour à 3 % à l’horizon 2030 et d’assurer un suivi de la croissance des revenus des 40 % les plus pauvres des habitants de chaque pays.

Lutter contre les inégalités

« L’engagement concret de la Banque mondiale à mettre fin à l’extrême pauvreté à l’horizon 2030 est l’affirmation d’une ambition qui nous réjouit, déclare Emma Seery, porte-parole d’Oxfam. Mais nous craignons qu’elle ne recule devant les choix difficiles auxquelles elle sera confrontée pour réaliser cette ambition et inverser la tendance à l’aggravation des inégalités.

« La Banque mondiale reconnaît la nécessité de briser le tabou des inégalités, mais laisse un flou inquiétant sur la manière d’y parvenir et se garde de fixer des objectifs clairs et précis.

« Depuis les États-Unis des années 1930 jusqu’au Brésil d’aujourd’hui, l’histoire montre clairement qu’un pays a le plus de chances de réduire les inégalités si son gouvernement prend des mesures en ce sens. La Banque mondiale doit, en coopération avec le FMI, s’attacher à aider les pays en développement à ce faire précisément. L’expérience montre que laisser le secteur privé à lui-même ne permettra pas aux plus démunis de dépasser le seuil de pauvreté. »

Oxfam appelle également la Banque mondiale à explicitement s’engager à assurer le respect des droits humains, notamment le droit à la terre, à l’eau, à la santé et à l’éducation. Ce point brillait par son absence dans les avant-projets.

Éducation

Oxfam salue le regain d’intérêt pour l’éducation aux Réunions de printemps de cette année, mais avertit qu’il est urgent d’agir pour réunir les 26 milliards de dollars qui manquent encore pour assurer le droit de chaque enfant à un enseignement de base. L’UNESCO a récemment annoncé que le déficit de financement avait presque doublé, imputant cette augmentation à la stagnation de l’aide compte tenu des difficultés rencontrées par les donateurs en période de crise économique mondiale.

Selon Emma Seery, « le non-financement de l’éducation est une fausse économie. Les donateurs et les pays en développement doivent accroître l’effort de financement pour combler ce déficit. Donner une éducation de qualité aux enfants est l’un des meilleurs moyens d’améliorer leurs perspectives d’avenir et de stimuler l’économie de leur pays. »

L’histoire montre clairement qu’un pays a le plus de chances de réduire les inégalités si son gouvernement prend des mesures en ce sens.
Emma Seery
Porte-parole d'Oxfam

Notes aux rédactions

Outre la vision de la Banque mondiale et l’éducation, des porte-parole d’Oxfam se tiennent à la disposition des médias sur les sujets suivants :

Réforme agraire – Il est essentiel de protéger les droits des personnes pauvres à la terre et à l’eau si l’on veut réduire durablement la pauvreté et assurer une répartition équitable des ressources. Oxfam invite la Banque mondiale à garantir et à renforcer les droits fonciers dans l’ensemble de ses activités afin de prévenir les risques d’« accaparement de terres ».

Santé – Oxfam appelle la Banque mondiale et les ministres africains de la Santé et des Finances réunis ici cette semaine à promouvoir l’universalité et la gratuité des soins de santé.

Prêt du FMI à l’Égypte – Oxfam est en mesure de commenter les modalités du prêt proposé par le FMI.

Réforme des quotes-parts au FMI – Une réforme est nécessaire pour assurer une représentation plus équitable des pays émergents et des pays pauvres.

Changement climatique et développement durable – Nous nous réjouissons que Jim Kim ait mis l’accent sur la lutte contre le changement climatique et préconisons la suppression des subventions aux combustibles fossiles. Il importe toutefois que les plus démunis ne soient pas défavorisés par les réformes et que les économies réalisées servent à aider les populations qui souffrent des effets du changement climatique.

Télécharger la note d'information d'Oxfam : The cost of inequality: how wealth and income extremes hurt us all (pdf, disponible en anglais uniquement)

Contact

Pour de plus amples informations ou organiser des interviews, merci de bien vouloir contacter Jon Slater +44 7876 476403, jslater@oxfam.org.uk

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