La menace plane sur Haïti: Les dirigeants mondiaux doivent prendre des décisions à Copenhague

Publié: 27th novembre 2009

Le peuple d’Haïti, qui a survécu à l’instabilité politique, à l’insécurité alimentaire et à quatre cyclones l’an dernier, pourrait basculer si les dirigeants mondiaux ne prennent aucune décision pendant les négociations organisées par les Nations Unies sur le climat le mois prochain.
Dans un nouveau rapport daté d’aujourd’hui, Haïti : Une tempête qui s’annonce, l’agence internationale de développement démontre comment la sècheresse et des cyclones plus fréquents et plus violents mettent en danger la vie et les moyens de subsistance des gens qui essaient de joindre les deux bouts en dépit de tout.

Un an après que 4 cyclones se soient abattus sur l’île et affecté environ 900 000 personnes, les gens vivent encore dans des abris temporaires et dépendent de l’aide alimentaire. Les cyclones ont provoqué des dégâts évalués à 15 % du PIB, faisant dérailler la croissance économique.

Les modèles climatiques établis par les scientifiques prévoient que les cyclones vont devenir de plus en plus fréquents et violents. Haïti, qui se trouve sur le passage des cyclones dans les Caraïbes et qui est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, est le plus vulnérable à ce type de phénomène. 

Le Directeur pays d’Oxfam à Haïti, Yolette Etienne, a déclaré : « Les dirigeants mondiaux qui participent aux négociations climatiques sous l’égide des Nations Unies à Copenhague ne doivent pas oublier qu’ils ne négocient pas seulement des chiffres et des objectifs, mais des vies. Le Niño de cette année a fait diminuer le nombre de cyclones, ce qui a représenté une bénédiction, car Haïti, profondément marqué par les cyclones de l’an dernier, aurait eu du mal à en surmonter d’autres. Cependant, il y en aura probablement davantage l’an prochain, l’île n’a pas encore récupéré et n’est pas en mesure d’assurer toute seule et de manière adéquate sa propre protection ».

Le communiqué montre à quel point le changement climatique est un ingrédient mortel qui s’ajoute au cocktail toxique haïtien : insécurité alimentaire, prix des aliments en forte hausse, pauvreté et déforestation massive. Plus de 98 % des arbres ont été coupés pour fabriquer du charbon de bois, provoquant des glissements de terrain sur les pentes dénudées en cas d’intempéries.

Les solutions que suggère Oxfam comprennent la reforestation et la diversification des variétés végétales, l’identification de combustibles alternatifs, la conscientisation de la population et l’aide aux communautés pour leur permettre de s’adapter et d’assurer leur propre protection contre les nouvelles tendances climatiques.

« Nous devons prêter attention à tous les aspects pour affronter les effets du changement climatique à Haïti, aussi bien sur le court terme que sur le long terme », a ajouté Etienne. « Nous avons besoin de l’appui international pour faire tout cela correctement et il doit débuter à Copenhague ».

«Les pays riches, qui sont les responsables du changement climatique, doivent assumer leurs responsabilités et s’engager à réduire leurs émissions et à financer l’adaptation au changement des pays en développement ».
 

«Les pays riches, qui sont les responsables du changement climatique, doivent assumer leurs responsabilités
Yolette Etienne
Directeur pays d’Oxfam à Haïti,

Notes aux rédactions

  • Quatre cyclones et tempêtes tropicales, Fay, Gustav, Hanna et Ike ont frappé Haïti l’an dernier en l’espace de quelques semaines. La zone la plus touchée a été Gonaïves, la troisième ville la plus peuplée d’Haïti, où 450 personnes, ensevelies sous des coulées de boue, sont mortes. Des centaines d’autres se sont trouvées sans abri et sans nourriture
  • Près de 229 millions de dollars ont été perdus dans l’agriculture
  • Actuellement, environ un tiers  de la population souffre d’insécurité alimentaire
  • Haïti importe déjà 40 % de son alimentation
  • Le prix des denrées alimentaires a augmenté de 40 % l’an dernier.


La campagne sur le changement climatique d’Oxfam demande que :

-    Les pays riches réduisent leurs émissions globales de 40 % sur la base du niveau de 1990 en 2020.

-    Les pays riches consacrent 50 milliards de dollars par an au financement de l’adaptation pour permettre aux communautés de se protéger des effets du changement climatique. 

-    Les pays riches aident les pays en voie de développement à diminuer leurs propres émissions en engageant 100 milliards de dollars par an.

 

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