Revue des financements climat destinés aux états fragiles et touchés par des conflits en 2019-2020
En analysant les financements climat fournis à 37 États fragiles et touchés par des
conflits en 2019-2020, on peut observer que l’ampleur des financements qui leur sont
destinés est nettement inférieure aux besoins, avec une moyenne de 13,64 dollars par
personne et par an. Par ailleurs, une grande partie de ces financements sont de piètre
qualité. En 2019-2020, plus de la moitié des financements climat destinés aux États
fragiles et touchés par des conflits, qui ne sont responsables que d’une faible
proportion des émissions, a pris la forme d’instruments générateurs de dette (comme
des prêts), et pour près d’un dixième, il s’agissait de prêts non concessionnels.
Les études de cas présentées ici (en Iraq, en Syrie, au Somaliland et au Burkina Faso)
illustrent la complexité de l’accès aux financements climat et de la mise en œuvre de
projets et de programmes climat dans les pays touchés par des conflits. Elles suggèrent
également diverses solutions comme l’augmentation des petites subventions
accordées aux communautés et aux acteurs locaux pour renforcer la résilience et une
bien meilleure collaboration et coordination entre les acteurs de l’aide humanitaire, de
la paix et du climat dans ces contextes. Enfin, elles soulignent la nécessité que les
financements climat, à l’image du nouveau Fonds pour les pertes et dommages,
tiennent compte des situations de conflits dans leurs programmes et adaptent leur
définition du risque pour ces contextes.
Sans ces changements, la lutte pour la justice climatique continuera de laisser pour
compte les pays et les communautés en proie à des conflits, ainsi que les personnes
vivant dans des lieux où la gouvernance est inadéquate.