Les 1 % les plus riches ont empoché plus de 40 000 milliards de dollars au cours des 10 dernières années, alors que le niveau d’imposition des plus riches atteint des niveaux historiquement bas

Les 1 % les plus riches ont accumulé 42 000 milliards de dollars de nouvelles richesses au cours de la dernière décennie, soit près de 34 fois plus que l'ensemble des 50 % les plus pauvres de la population mondiale. C’est ce qui ressort d’une nouvelle analyse publiée aujourd'hui par Oxfam à la veille de la troisième réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil. 

En moyenne, la richesse de chaque membre du club des 1% les plus riches a augmenté de près de 400 000 dollars en termes réels au cours de la dernière décennie, contre seulement 335 dollars - soit une augmentation équivalente à moins de neuf centimes par jour - pour une personne appartenant à la moitié la moins nantie de la population mondiale.

Cette semaine, les ministres des finances du G20 devraient jeter les bases d'un accord visant à taxer les super riches. Défendue par la présidence brésilienne du G20 et soutenue par l'Afrique du Sud, l’Espagne et la France notamment, cette proposition intervient alors que les opinions publiques mondiales réclament davantage de mesures pour faire reculer les inégalités extrêmes et faire en sorte que les riches paient leur juste part d’impôt. 

« Les inégalités ont atteint des niveaux extrêmes et, jusqu'à présent, les gouvernements n'ont pas réussi à protéger les populations et la planète de leurs effets catastrophiques », a déclaré Max Lawson, responsable du plaidoyer politique en matière d'inégalités chez Oxfam International. « Les 1% les plus riches de l'humanité continuent de se remplir les poches tandis que les autres doivent se contenter de miettes ».

« On assiste à un réel élan en faveur d'une augmentation des impôts sur les super-riches et cette semaine est la première véritable épreuve décisive pour les gouvernements du G20. Auront-ils la volonté politique d'adopter un accord mondial qui place les besoins du plus grand nombre avant la cupidité d'une élite ? » s’interroge Lawson.

Une véritable « guerre contre l'équité fiscale » a provoqué l’effondrement des taux d'imposition sur le patrimoine et les revenus des plus riches. Les calculs d’Oxfam révèlent que moins de huit centimes pour chaque dollar de recettes fiscales dans les pays du G20 proviennent actuellement de l'impôt sur la fortune. Ils révèlent également que la part des revenus des 1 % de personnes les mieux rémunérées dans les pays du G20 a augmenté de 45 % en quarante ans. Pendant ce temps, les taux d'imposition les plus élevés sur leurs revenus ont été réduits d'environ un tiers. 

Enfin, l’étude révèle tour à tour qu’au niveau mondial, les milliardaires sont soumis à un taux d'imposition équivalent à moins de 0,5 % de leur richesse, que leur fortune a augmenté en moyenne de 7,1 % par an au cours des quatre dernières décennies et qu’un impôt annuel net sur la fortune d'au moins 8 % serait nécessaire pour réduire l'extrême richesse des milliardaires. Pour rappel, les pays du G20 abritent près de quatre milliardaires sur cinq.