Les plans militaires du gouvernement congolais, soutenus par l’ONU, contre les rebelles du Sud-Kivu, risquent faire de nombreuses victimes parmi les civils et d’occasionner de grandes souffrances, a déclaré aujourd’hui l’organisation internationale Oxfam. L’avertissement est lancé alors que la MONUC, la force de maintien de la paix de l’ONU en République Démocratique du Congo, s’apprête à prêter main forte à l’armée congolaise (les Forces Armées de la RDC) dans le cadre d’une nouvelle offensive menée contre les miliciens du FDLR (Forces démocratiques de Libération du Rwanda). Bien que l’organisation soit consciente de la nécessité de mettre un terme aux effroyables violations des droits de l’Homme commises par les rebelles armés, une action augmentant délibérément le degré de souffrances humaines ne peut cependant pas être la réponse adéquate.Marcel Stoessel, Directeur d’Oxfam Grande-Bretagne en RDC, a déclaré :« Il y a quatre mois, une offensive menée contre le groupe FDLR a engendré une spirale de violence à l’encontre des civils qui a contraint 250 000 personnes à abandonner leur foyer, provoquant la mort de nombreuses personnes et de grandes souffrances qui demeurent d’actualité. Quelle qu’en soit la justification, cette offensive s’est transformée en un désastre humanitaire et a été, qui plus est, ignorée par le reste du monde. La première priorité de la force des Nations unies au Congo doit être de protéger la vie de civils innocents. L'ONU doit prendre conscience de l’ensemble des conséquences qu’implique le maintien de son soutien à l'intervention militaire dans le contexte actuel. » Oxfam indique que toute action militaire doit s’assurer que les risques encourus par les civils sont réduits à un strict minimum et être conforme au droit international humanitaire. L’ONG a également réclamé des sanctions appropriées pour toute violation du droit international humanitaire. Depuis bien trop longtemps, les violations des droits de l’Homme, y compris celles commises par les soldats du gouvernement, sont dans une vaste mesure restées impunies. Concernant le soutien apporté par la MONUC à toute action militaire menée par les FARDC, Oxfam a exhorté les Nations unies à établir des conditions préalables claires, basées sur le strict respect du droit international humanitaire, et à s’y conformer. L’ONG a en outre demandé à ce que des efforts non militaires plus importants soient déployés en vue de désarmer les groupes rebelles : bien que présentant moins de risques pour les civils, une priorité suffisante ne leur a toujours pas été accordée.L’offensive conjointe contre le FDLR au Nord-Kivu, lancée en janvier 2009, a déjà causé d’énormes souffrances pour des milliers de civils. Environ 250 000 personnes ne sont toujours pas en mesure de retourner vivre dans leurs foyers. Des villageois ont déclaré que des milliers de foyers avaient été réduits en cendres dans le cadre d’attaques menées par les FDLR à titre de représailles. Des témoignages ont également fait état des viols et des pillages commis par l’ensemble des parties au conflit, y compris les forces gouvernementales. Selon de récents rapports, 100 000 personnes ont déjà fui leurs foyers dans le Sud-Kivu, et ce avant même le lancement de la nouvelle offensive. Les organisations humanitaires anticipent un éventuel déplacement de 400 000 personnes supplémentaires au Sud-Kivu.A l’issue de la première offensive, Oxfam a dû étendre ses programmes afin d’inclure le Nord-Kivu, et a ainsi prêté assistance à 85 000 personnes supplémentaires. Oxfam a également ouvert un nouveau bureau d‘intervention rapide à Bukavu, au Sud-Kivu, afin d'être prête à faire face aux éventuelles conséquences humanitaires. L’organisation internationale a lancé un appel pressant aux principaux pays donateurs afin qu’ils accordent une grande attention à la crise humanitaire faisant rage depuis le mois de janvier.Oxfam apporte de l’aide à plus de 500 000 personnes touchées par le conflit.
Notes aux rédactions
1. Une vidéo de qualité en provenance de Lubero, Nord-Kivu, est disponible auprès du service de presse d’Oxfam à Oxford. Veuillez contacter Rebecca Wynn au : + 44 (0) 1865 472530 + 44 (0) 7769 887139, rwynn@oxfam.org.uk
2. Le 20 janvier, les armées rwandaise et congolaise et la milice du CNDP ont lancé une offensive conjointe visant à désarmer le groupe rebelle du FDLR par la force. L’armée rwandaise a quitté le sud du Congo à la fin du mois de février dernier, mais l’offensive se poursuit dans le Nord-Kivu et s'étend au Sud-Kivu.
3. Fin 2008, les combats entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle CNDP ont provoqué le déplacement de plus de 250 000 personnes.
4. Oxfam a lancé un appel d’urgence en faveur de la RDC et apporte son assistance à plus de 500 000 personnes touchées par le conflit. Les dons peuvent être réalisés sur les site d’Oxfam : Oxfam America, Oxfam Grande-bretagn, Oxfam Allemagne, Intermon Oxfam (Espagne).
1. Une vidéo de qualité en provenance de Lubero, Nord-Kivu, est disponible auprès du service de presse d’Oxfam à Oxford. Veuillez contacter Rebecca Wynn au : + 44 (0) 1865 472530 + 44 (0) 7769 887139, rwynn@oxfam.org.uk
2. Le 20 janvier, les armées rwandaise et congolaise et la milice du CNDP ont lancé une offensive conjointe visant à désarmer le groupe rebelle du FDLR par la force. L’armée rwandaise a quitté le sud du Congo à la fin du mois de février dernier, mais l’offensive se poursuit dans le Nord-Kivu et s'étend au Sud-Kivu.
3. Fin 2008, les combats entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle CNDP ont provoqué le déplacement de plus de 250 000 personnes.
4. Oxfam a lancé un appel d’urgence en faveur de la RDC et apporte son assistance à plus de 500 000 personnes touchées par le conflit. Les dons peuvent être réalisés sur les site d’Oxfam : Oxfam America, Oxfam Grande-bretagn, Oxfam Allemagne, Intermon Oxfam (Espagne).