A la veille du sommet qui réunira le 10 février les dirigeants de l’Inde et de l’Union européenne à New Delhi, Oxfam demande à l’UE de ne pas faire pression sur l’Inde en vue d’obtenir de nouvelles règles commerciales qui conduiraient à priver des centaines de millions de personnes de médicaments à des prix abordables.
Depuis quatre ans, l’Union européenne et l’Inde négocient un accord de libre-échange afin de définir leurs relations économiques et commerciales. Sous l’influence de son puissant secteur pharmaceutique, l’UE tente d’imposer des mesures de renforcement de la protection des brevets que l’Inde a jusqu’ici refusé.
Avec comme conséquence prévisible une augmentation des prix des médicaments et des vaccins dans les pays en développement, un tel accord se ferait au détriment de l’atteinte des objectifs de santé dans ces pays.
« Le sommet de vendredi sera suivi avec attention, pour voir si l’Union européenne et l’Inde négocieront un accord commercial qui placera la vie des populations au-dessus des intérêts commerciaux des compagnies multinationales du secteur pharmaceutique », souligne Rohit Malpani, conseiller en politiques pour Oxfam.
« Dans une période d’austérité et de réduction des budgets consacrés à l’aide, particulièrement dans le domaine de la santé, des tentatives d’augmenter les prix des médicaments constitueraient un double choc et auraient des conséquences dévastatrices sur les objectifs du Millénaire pour le développement dans le secteur de la santé. »
L’Inde est un acteur essentiel du marché pharmaceutique mondial : le pays produit plus de deux médicaments génériques sur trois dans le monde, versions abordables des produits brevetés des multinationales, vendus en grande quantité dans les pays à revenus faibles et moyens. Actuellement, plus de 80% des médicaments antisida sont des produits génériques élaborés en Inde. Si les nouvelles règles venaient à être adoptées, les prix de ces médicaments vitaux augmenteraient considérablement.
« Jusqu’à présent, le gouvernement indien a toujours rejeté les demandes réitérées de l’Union européenne d’introduire un renforcement des règles de propriété intellectuelle dans le cadre de l’accord de libre-échange. Nous soutenons fermement la position indienne, a déclaré la directrice générale d’Oxfam Inde, Nisha Agrawal. Compte tenu du contexte, alors que des discussions sur des politiques en faveur de l’accès universel, abordable et gratuit aux soins de santé en Inde sont en cours, poser l’introduction de règles supplémentaires sur la propriété intellectuelle comme condition à la conclusion d’un accord de libre-échange serait contradictoire, puisque cela aurait pour conséquence de renchérir le coût des médicaments en Inde et dans le monde en développement. »
Autre conséquence prévisible, selon M. Malpani : « Si l’UE parvient à imposer ses exigences de règles de propriété intellectuelle strictes à l’Inde, l’impact considérable sur la hausse des prix des médicaments diminuera sa propre capacité à fournir de l’aide internationale en matière de santé et affectera les initiatives internationales destinées à fournir des traitements à travers le monde ».
Cet appel a également reçu le soutien, au Royaume-Uni, de la Fondation Elton John contre le sida, dont le fondateur, lui-même militant de longue date sur les questions liées au sida - et chanteur - Elton John, a fait la déclaration suivante :
« L’Europe utilise toute sa richesse et sa puissance pour contraindre l’Inde à accepter de sévères restrictions sur sa capacité à produire des médicaments abordables. Il s’agit d’une attaque contre la santé des populations pauvres, motivée par les demandes agressives de compagnies pharmaceutiques multinationales avides de profit. Des millions de personnes porteuses du VIH comptent sur les fabricants de génériques en Inde pour se procurer des médicaments qui leur sauvent la vie. Nous ne pouvons pas laisser la cupidité de l’Europe triompher sur les besoins des patients atteints du VIH dans le monde. »
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Notes aux rédactions
Une note d'information sur le sujet est disponible en anglais : Affordable Medicines under Threat
La concurrence suscitée par les médicaments génériques permet de faire baisser de 90 à 99% les prix des médicaments. Retarder l'autorisation de produire des génériques aura les conséquences suivantes : les prix des médicaments seront maintenus à ceux des produits brevetés et trop élevés, ce qui augmentera le coût des soins de santé pour les gouvernements et les individus.
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+ 32 473 56 22 60
angela.corbalan@oxfaminternational.org
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Magali Rubino, responsable média, Oxfam France
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Suivez l'actualité du bureau d'Oxfam de liaison avec l'Union européenne sur Twitter @OxfamEU
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