Alors que plus de 160 pays sont réunis pour signer l’accord de Paris sur le climat, une étape déterminante de sa mise en œuvre, Oxfam appelle les gouvernements à continuer à faire front commun contre le changement climatique et à traduire leurs engagements en actions concrètes, tout en renforçant leurs promesses actuelles et en acceptant d’accroître les financements.
« La signature de l’accord de Paris marque aujourd’hui une étape déterminante pour la construction d’un avenir plus résilient et sobre en carbone. Mais nombre de questions concernant l’adaptation aux conséquences redoutables du changement climatique ont été laissées en suspens à Paris et restent encore à régler, souligne Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International. Si l’ensemble du financement public actuel de l’adaptation au changement climatique était réparti entre les 1,5 milliard d’agriculteurs familiaux des pays en développement, ces hommes et ces femmes recevraient environ 3 dollars chacun par an pour faire face au changement climatique. »
Les pays doivent revoir à la hausse leurs ambitions en matière de lutte contre le changement climatique. Les dispositions de l’accord de Paris, qui entrera en vigueur en 2020, ne permettront pas d’éviter une trajectoire de réchauffement de 3 °C ni d’assurer un financement suffisant pour que les millions de personnes vulnérables puissent se préparer et faire face à une situation climatique de plus en plus chaotique. Le coût de l’adaptation au changement climatique dépassera les 500 milliards de dollars par an dès 2050, même si nous parvenons à limiter la hausse de la température mondiale à 2 °C.
Selon les estimations d’Oxfam, environ 60 millions de personnes se retrouveront confrontées à la faim, à des pénuries d’eau et à des maladies cette année, suite aux températures record, aux sécheresses et aux pluies irrégulières de 2014 et 2015. Des conditions exacerbées par le développement de l’un des plus puissants épisodes El Niño jamais enregistrés.
Une aggravation du chaos climatique, en cas de phénomène El Niño par exemple, pourrait gravement compromettre la stabilité du système alimentaire mondial et multiplier les situations d’urgence humanitaire alors que les ressources et les capacités se trouvent déjà énormément sollicitées.
« La crise alimentaire causée par El Niño illustre les conséquences d’un manque d’investissement dans les mesures préventives et dans le renforcement de la résilience des populations les plus vulnérables, poursuit Winnie Byanyima. Les pays doivent passer à la vitesse supérieure et honorer leur promesse d’augmenter significativement leurs contributions au financement de l’adaptation d’ici à la COP22, qui se tiendra à Marrakech. »
Davantage de membres du secteur privé doivent également renforcer leurs engagements en matière de réduction de leur empreinte carbone et soutenir publiquement un accord équitable et ambitieux. Des entreprises se sont engagées à améliorer leurs politiques de lutte contre le changement climatique au moment de la COP21, mais il est essentiel que d’autres revoient à la hausse leurs ambitions en la matière et continuent de faire pression sur les gouvernements pour que ceux-ci agissent.
« Le secteur privé est responsable d’une partie très importante des émissions mondiales de carbone. Les entreprises doivent collaborer avec leurs fournisseurs pour amender les pratiques et adopter des modèles d’entreprise assurant une économie sobre en carbone et renforçant la résilience des chaînes d’approvisionnement », insiste Winnie Byanyima.
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Becky Davis, à Washington DC: bdavis@oxfamamerica.org, +1 202 777 2939
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