A l’occasion de la semaine du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest et dans le cadre du rendez-vous annuel de dialogue et de concertation sur les enjeux alimentaires et nutritionnels au Sahel (RPCA) qui se tient en Gambie du 3 au 8 décembre, les ONG Action Contre la Faim, Oxfam et Save The Children lancent le rapport « Sahel : priorité à la résilience et au développement » qui préconise une approche globale et durable pour lutter contre la faim au Sahel.
Le Sahel est la région du monde qui a connu la plus forte augmentation de la faim au cours de la dernière décennie. Bien qu’une diversité d’acteurs, à savoir les Etats, les organisations régionales, les partenaires techniques et financiers, les ONG internationales et nationales soient mobilisés pour fournir une aide alimentaire aux plus vulnérables, la situation s’aggrave.
« Les enfants sont les plus affectés au Sahel. La situation est très inquiétante. En 2018, 1,3 million d'enfants âgés de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, le nombre le plus élevé depuis au moins une décennie et une augmentation de plus de 50% par rapport à 2017. “ souligne Alba Domínguez Tomé, Conseiller humanitaire régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de Save the Children.
Pourtant, La faim n’est pas une fatalité dans le Sahel, et elle peut être vaincue. Au-delà des discours, les différents acteurs doivent investir massivement dans le renforcement des capacités de résilience des populations pour garantir leur sécurité alimentaire et nutritionnelle sur le long-terme. La situation des communautés vulnérables et notamment pastorales doit aussi être mieux prise en compte. Les femmes et la société civile doivent être au cœur des initiatives et des dispositifs. Concrètement, cette approche multisectorielle et durable se traduirait pour les populations du Sahel, par exemple, par un soutien aux plus vulnérables par des formes de protection sociale ou encore par le respect des engagements en matière d’agriculture, c’est-à-dire que les Etats doivent consacrer au moins 10% de leur budget à l'agriculture.
Dans un contexte de militarisation accrue du Sahel en proie aux défis sécuritaires grandissants, et alors que les bailleurs du G5 Sahel se réuniront ce jeudi 6 décembre à Nouakchott, il est primordial de rappeler que la question du Sahel ne doit pas abordée sous un angle majoritairement sécuritaire ou migratoire alors que les populations sont plus que jamais confrontées au problème de la faim.
« Sécuriser n’est pas développer, la priorité de l’ensemble des acteurs doit être de renforcer la résilience des communautés. L’aide au développement doit répondre en priorité aux besoins des populations, et pas aux objectifs sécuritaires des Etats » a alerté Chloé Schmitt, coordinatrice humanitaire d´Oxfam en Afrique de l’Ouest.
«Un Sahel sans faim est possible, nous pouvons briser le cercle vicieux. Pour y parvenir, l’urgence consiste à renforcer la place des enjeux humanitaires, de développement et de protection des civils et de les mettre au cœur des priorités régionales » conclut Judith Kaboré, chargée de plaidoyer régionale d’Action Contre la Faim.
Notes aux rédactions
Le rapport est disponible en français. Le résumé est en français est en anglais.
Des photos et témoignages des populations du Sahel sont disponibles sur demande
Contact
Claire Le Privé, communication and media advisor on the Sahel crisis, Tel +221 78 140 47 93 Email : claire.leprive@oxfam.org
Le rapport est disponible en français. Le résumé est en français est en anglais.
Des photos et témoignages des populations du Sahel sont disponibles sur demande
Claire Le Privé, communication and media advisor on the Sahel crisis, Tel +221 78 140 47 93 Email : claire.leprive@oxfam.org