La crise économique continue d'affecter un grand nombre d'hommes et de femmes vivant dans la pauvreté. La manière dont la crise touche ces populations semble toutefois étroitement liée aux relations qu'elles entretiennent avec les personnes et les institutions qui les entourent. Et ces relations sont très différentes selon qu'il s'agit d'hommes ou de femmes.
Le chômage frappe durement les familles pauvres, sans distinction entre les sexes. Les chances d'une famille de se relever après un tel revers sont conditionnées par le poids que peuvent avoir ces hommes et ces femmes sur le marché du travail, ainsi que par leurs différentes responsabilités au sein du foyer. Les disparités hommes-femmes et le déséquilibre des forces, antérieurs à la crise actuelle, ont aggravé la détresse touchant de façon disproportionnée une population déjà structurellement vulnérable et marginalisée.
Bien que couramment appelés « stratégies d'adaptation », les moyens à disposition des femmes pour répondre à un épisode de crise sont souvent non viables et davantage perçus comme des « mesures de désespoir ». Les inégalités préexistantes (avec notamment la sous-représentation des femmes à tous les niveaux du processus décisionnel dans le domaine économique et leur surreprésentation dans les emplois informels, vulnérables et temporaires) sont souvent plus importantes que les inégalités hommes-femmes émanant spécifiquement de la crise.
Ce document résume les questions soulevées lors d'un atelier organisé en septembre 2009 par le journal international Gender and Development publié par Oxfam, rassemblant universitaires et acteurs autour du développement et de la question hommes-femmes.
Publication date: 3 février 2010