La population de la région africaine du Sahel est confrontée à un risque croissant de crise alimentaire à grande échelle, à la suite d’une série de crises survenues ces dernières années qui ont considérablement réduit les revenus, mis à mal les ressources et limité les capacités d’emprunt. Des faibles pluies, des prix céréaliers anormalement élevés et l’insécurité croissante dans une partie de cette région ont contribué à accroître la vulnérabilité de la population.
Selon les estimations, plus de 18 millions de personnes sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire au Sahel, une zone dans laquelle, même lors des années de récoltes fastes, les taux de malnutrition restent parmi les plus élevés au monde. Plusieurs signes, sur les marchés de la région, laissent déjà envisager que le commerce régional de produits agricoles ne sera pas à même de fournir des quantités de nourriture suffisantes dans les mois qui suivent, augmentant encore le risque d’une aggravation de la situation alimentaire.
Oxfam, le Roppa, RBM, l’Apess, Poscao et Wildaf considèrent que la situation risque de continuer à se dégrader fortement dans les prochains mois et appelle à une mobilisation urgente de ressources pour soutenir les populations déjà touchées par des difficultés d’accès alimentaires.
Les États membres, de la Cédéao et la communauté internationale devraient :
- Soutenir à court terme le pouvoir d’achat des populations et le fonctionnement du marché régional (en facilitant la circulation des céréales au sein de la région), tout en anticipant les risques de perturbation importante des marchés dans les prochains mois ;
- A moyen terme, les États membres et la Cédéao devraient renforcer les capacités de régulation des marchés (nationaux et régionaux), notamment par la mise en œuvre de la stratégie de stockage de sécurité alimentaire de la Cédéao