Le partenariat public-privé phare de la SFI en matière de santé va-t-il entraîner la faillite du ministère de la Santé du Lesotho ?
Le Queen Mamohato Memorial Hospital a été construit pour remplacer l‘ancien hôpital principal du Lesotho, dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP). Il s'agit du premier hôpital du genre dans un pays à faible revenu.
Signé en 2009, le PPP devait ouvrir une nouvelle ère dans l‘engagement du secteur privé dans les soins de santé en Afrique et il a été perçu comme le modèle phare de la Société Financière Internationale (SFI), à répliquer dans tout le continent. Au lieu de cela, le ministère de la Santé de l'un des pays les plus pauvres et les plus inégaux au monde est lié par un contrat de 18 ans qui absorbe déjà plus de la moitié du budget de la santé (51 %), alors qu'il s'avère très rentable pour les partenaires privés (25 %). Il s'agit d'une diversion dangereuse de fonds publics, déjà insuffisants, qui allaient auparavant à destination des services de soins de santé primaires des zones rurales où vivent les trois quarts de la population.
L'expérience du Lesotho va dans le même sens que ce qui a été montré dans d‘autres pays à savoir que les PPP de ce type sont très risqués et très onéreux, et ne servent pas l'objectif d'une couverture santé universelle et équitable. La SFI doit rendre des comptes sur la mauvaise qualité de ses conseils fournis au gouvernement du Lesotho, et pour avoir promu à l'international ce PPP en santé comme une réussite, en dépit de son coût exorbitant.