La République Centrafricaine ne peut pas faire face à une autre année dans l’abandon

Alors que les donateurs internationaux se réunissent jeudi 17 novembre à Bruxelles, Oxfam prévient que la population de la République centrafricaine ne peut pas amorcer une nouvelle année dans une situation désespérée avec la moitié de ses 4,8 millions d’habitants  dans le besoin d'aide humanitaire. Alors que l’année tire à son terme, seulement 32% des fonds requis pour financer la réponse humanitaire ont été  déboursés. Les gens sont dans le besoin extrême: deux millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire; 65% de la population n'a pas accès à l'eau potable; Plus de 800 000 personnes ont été forcées de quitter leur foyer, pour reprendre une nouvelle vie de zéro soir dans des sites de déplacés soit dans les pays voisins.

Les femmes ont été particulièrement touchées par le conflit: l'année dernière, environ 60 000 femmes ont été victimes de violences, ce qui signifie qu'une femme a été violée ou maltraitée toutes les 15 minutes.

Ferran Puig, directeur pays d'Oxfam en République centrafricaine, a déclaré qu’: «En dépit des élections présidentielles et législatives pacifiques qui ont eu lieu plus tôt cette année, une grande partie du territoire reste sous le contrôle de groupes armés qui continuent à commettre des actes de violence contre des civils. Récemment, une nouvelle vague de violence dans la capitale, Bangui, et dans le nord du pays, a rapidement aggravé la situation sécuritaire. En octobre, 37 personnes ont été tuées dans une attaque contre un camp de déplacés à Kaga Bandoro, à 300 km de Bangui.

"Au cours des cinq dernières années, quatre réunions de donateurs tenues à Bruxelles ont simplement donné lieu à des promesses de financements non satisfaites qui ont laissé le pays retomber dans de nouvelles crises. La République centrafricaine est l'un des pays les plus pauvres du monde et malgré les énormes besoins humanitaires, la réponse est sous-financée et condamne les personnes à souffrir. Les donateurs doivent fournir les fonds nécessaires immédiatement."

Oxfam affirme que la rencontre de Bruxelles pourrait constituer une étape importante dans le rétablissement de la paix et de la sécurité et la relance de l'économie, mais que les donateurs doivent montrer à la fois un engagement à long terme et un financement souple.

L'organisation travaille en RCA depuis 2014 avec des projets sur la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance, la protection et le genre, l'eau, l'assainissement et l'hygiène dans la capitale, Bangui, Bria, Paoua et Batangafo, atteignant plus de 300.000 personnes.