La Commission européenne a dévoilé le 2 février 2011 sa nouvelle stratégie sur la façon dont l'Europe devra protéger son accès aux matières premières et sur la question de la régulation du marché des matières premières, produits agricoles compris.
Sur les marchés des matières premières et la spéculation :
Marita Wiggerthale, expert chez Oxfam en ce qui concerne l'alimentation et l'agriculture, déclare : "Il est bienvenu que la Commission européenne (CE) reconnaisse aujourd'hui le rôle que joue la spéculation dans la hausse des prix alimentaires. Même pendant les périodes de bonnes récoltes, la volatilité des prix affecte la capacité des pauvres à s'alimenter et à nourrir leur famille. Les gouvernements doivent intervenir pour réguler les marchés des matières premières, dans le cadre d'une série de mesures visant à améliorer la sécurité alimentaire des populations les plus pauvres au niveau mondial.
Néanmoins, l'Europe ne peut pas juste faire de beaux discours, elle doit aussi passer à l'action. L'Union européenne doit intégrer des mesures pour empêcher la spéculation sur les denrées alimentaires dans le cadre des propositions sur la réforme du marché financier de l'UE et travailler avec le G20 pour garantir que des mesures appropriées seront aussi adoptées au niveau mondial.
Trois ans tout juste après la flambée des prix céréaliers en 2007-2008 sur les marchés internationaux - la plus forte augmentation observée depuis 34 ans - les prix sont de nouveaux en train de repartir à la hausse de façon alarmante. Quelques pays comme le Soudan, la Mauritanie, l'Afghanistan et la Mongolie ont déjà subi une augmentation du prix du blé due à la hausse des prix sur le marché mondial."
Sur l'accès aux matières premières :
David Hachfeld, expert en commerce chez Oxfam, déclare, quant à lui : "C'est une honte que l'Europe semble vouloir poursuivre ses propres intérêts commerciaux dans ses relations avec les pays en développement, en faisant seulement un tout petit effort pour garantir des bénéfices mutuels. Des promesses pour une meilleure coopération avec l'Afrique apparaissent, une fois de plus, comme une façade pour une stratégie diplomatique et commerciale rigoureuse.
D'un côté, la Commission européenne tente de pousser les pays en développement à interdire ou à réduire les taxes à l'exportation, sur lesquelles beaucoup se reposent pourtant pour se développer. D'un autre côté, elle essaye de négocier de nouvelles règles sur l'investissement qui donneront aux compagnies européennes un accès sans précédent aux matières premières des pays en développement dans les mêmes, voire avec de meilleures conditions que les entreprises locales."
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Angela Corbalan (Bruxelles) : (+32) 473 56 22 60 / angela.corbalan@oxfaminternational.org / @AngelaCorbalan
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